Considéré comme le seul rescapé du commando islamiste qui a attaqué plusieurs hôtels de Bombay en novembre 2008, "Kasab" est revenu sur les propos qu'il avait tenu au mois de juillet. Il avait alors affirmé avoir participé à l'opération.
AFP - Le seul survivant présumé du commando islamiste pakistanais qui a attaqué Bombay en novembre 2008, qui avait plaidé coupable en juillet, s'est rétracté vendredi, affirmant devant le tribunal spécial qui le juge, n'avoir pas été présent sur les lieux d'une des attaques.
"Je n'étais pas présent à VT", a affirmé Mohammad Ajmal Amir Iman, alias "Kasab", faisant référence au "terminus Victoria", la gare centrale de Bombay, où des témoins ont dit l'avoir vu, en compagnie d'un complice, ouvrir le feu et jeter des grenades. Il est accusé d'avoir tué 52 personnes dont des officiers de la police, et d'avoir blessé 109 autres.
"Je ne sais pas ce qui s'est passé. Des témoins sont venus et m'ont reconnu car mon visage ressemble à celui de terroristes, a affirmé l'accusé. C'est pourquoi j'ai été arrêté. J'ai été victime d'un coup monté".
Ce Pakistanais de 21 ans qui encourt la peine de mort pour ce que la presse surnomme le "26 novembre" ou le "11 septembre de l'Inde", est jugé depuis la mi-avril.
Début mai, il avait plaidé non coupable et rejeté les 86 chefs d'accusation le visant, dont celui d'"actes de guerre" contre l'Inde.
En juillet, il avait reconnu pour la première fois sa responsabilité. Le procureur Ujjwal Nikam avait déclaré à la presse que Mohammad Ajmal Amir Iman "s'était levé" dans le box du tribunal en déclarant "vouloir passer aux aveux", avant de raconter comment s'étaient déroulées les attaques du 26 au 29 novembre 2008 (174 tués, dont neuf des dix assaillants).
Le 26 novembre 2008, M. Iman et un complice avaient été filmés par des caméras de surveillance. Des témoins ont dit l'avoir vu ouvrir le feu et jeter des grenades dans la gare centrale de Bombay.
Des relevés ADN et des empreintes correspondant à celles du suspect ont également été produits par l'accusation.
Le suspect a cependant remis en cause les affirmations des témoins: "Tous les témoignages sont semblables. Ils parlent d'un homme grand et d'un petit. Cela montre que la police leur a ordonné de m'identifier comme terroriste", le petit ayant été tué.
"Kasab" a indiqué être arrivé à Bombay, capitale du cinéma indien, 20 jours avant les attaques, pour "aller au cinéma" et a été arrêté par la police sur une plage du nord de la ville.
Il a affirmé avoir ensuite été contraint de faire des aveux.
"Je n'ai jamais vu ou utilisé un AK-47 (fusil Kalachnikov, ndlr) de toute ma vie. J'en ai vu un pour la première fois à la police", a-t-il ajouté.
L'Inde, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne imputent les attentats de Bombay au groupe islamiste pakistanais Lashkar-e-Taïba, avec --accuse New Delhi-- la complicité des services de renseignements militaires d'Islamabad.
Ces attentats ont provoqué le gel du laborieux processus de paix amorcé en janvier 2004 entre les deux puissances nucléaires rivales.
Islamabad a admis que le complot avait été "en partie" ourdi sur son sol et a arrêté des responsables présumés qui doivent être jugés prochainement.