
Quinze personnes, dont des civils, ont été tuées, dimanche, selon une ONG, par une frappe israélienne sur un immeuble d'habitation à Damas, dans un quartier résidentiel sécurisé abritant un centre culturel iranien et le siège de plusieurs organes de sécurité. Le ministère de la Défense a fait état d'un bilan provisoire de cinq morts et de 15 blessés "pour certains dans un état critique". Israël s'est refusé à tout commentaire.
Un bombardement israélien a touché la capitale syrienne dimanche 19 février, frappant un immeuble d'habitation au centre de Damas. Le raid a notamment visé le quartier de Kafr Sousa, une zone de haute sécurité qui abrite les sièges de services de sécurité et de renseignement et où vivent de hauts responsables. Les autorités font état de 5 morts mais l'OSDH, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, évoque un bilan beaucoup plus lourd avec 15 morts.
La frappe a visé le quartier de Kafr Sousa. "À 00 h 22, l'ennemi israélien a commis une agression aérienne depuis le plateau du Golan occupé, visant plusieurs secteurs de Damas et de ses environs, dont des quartiers résidentiels", a détaillé le ministère syrien de la Défense.
Des images diffusées par l'agence étatique syrienne Sana montrent un immeuble d'habitation presque totalement détruit, et dont des parties se sont effondrées dans la rue en contrebas.
Le ministère de la Défense a fait état d'un bilan provisoire de cinq morts, "dont un soldat", et de 15 blessés "pour certains dans un état critique".
Mais selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation non-gouvernementale disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie, le bilan se monte à 15 morts, dont des civils.
Il s'agit de "l'attaque israélienne la plus meurtrière sur la capitale syrienne" à ce jour, a souligné Rami Abdel Rahman, chef de l'OSDH.
Selon l'agence officielle Sana, plusieurs immeubles ont été endommagés.
Le Hezbollah en ligne de mire
La frappe, selon l'OSDH, a touché un bâtiment proche d'un centre culturel iranien et "ciblé des sites comprenant des milices iraniennes et le Hezbollah libanais".
À Téhéran, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani, a "fermement condamné les attaques du régime sioniste contre des cibles à Damas et dans sa banlieue, y compris contre certains immeubles résidentiels".
Dans un communiqué, il a ajouté que ces raids avaient fait des morts et des blessés parmi "un certain nombre de citoyens syriens innocents".
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël a mené des centaines de frappes aériennes chez son voisin, ciblant prioritairement des positions de l'armée syrienne et des forces iraniennes et du Hezbollah libanais, alliés du régime syrien.
L'État hébreu commente rarement ses frappes contre la Syrie mais affirme régulièrement qu'il ne laissera pas l'Iran étendre son influence aux frontières d'Israël.
Les autorités israéliennes dénoncent fréquemment l'aide militaire apportée par l'Iran à Damas ainsi qu'à des groupes chiites comme le Hezbollah.
Début janvier, quatre personnes, dont deux soldats syriens, avaient été tuées selon l'OSDH dans des frappes israéliennes contre l'aéroport international de Damas, qui avaient mis cette infrastructure hors service pendant plusieurs heures.
Toujours selon l'OSDH, l'attaque avait visé "des positions du Hezbollah et de groupes pro-iraniens dans l'aéroport et ses environs, y compris un dépôt d'armes".
Fin 2022, dans la présentation de ses perspectives pour 2023, l'armée israélienne avait prévenu qu'elle "n'accepter(ait) pas un Hezbollah 2.0 en Syrie".
Le ministère syrien des Affaires étrangères avait condamné ce raid sur l'aéroport, dénonçant "un nouvel épisode des crimes israéliens" et appelant l'ONU "à prendre des mesures urgentes et (en) punir les responsables".
L'aéroport d'Alep, le deuxième plus important du pays, avait également dû fermer plusieurs jours en septembre à la suite de raids israéliens.
Avec AFP