Joe Biden s'est exprimé pour la première fois sur les "objets" aériens récemment détectés et abattus au-dessus des États-Unis. Le président américain a assuré ne pas vouloir d'une nouvelle "Guerre froide" et souhaite "continuer à parler avec la Chine", alors que les deux pays s'accusent mutuellement d'espionnage.
Joe Biden veut "parler au président (chinois) Xi" Jinping à propos du ballon chinois abattu par les Américains, mais a assuré jeudi 16 février ne pas vouloir de "Guerre froide" avec Pékin.
Pour la première fois, le président américain s'est adressé jeudi aux Américains à propos d'une série d'incidents récents : la destruction, le 4 février, d'un ballon chinois qui, selon Washington, menait une mission d'espionnage ; puis celle, les 10, 11 et 12 février, d'"objets" encore non identifiés.
"Nous ne voulons pas d'une nouvelle Guerre froide" et "allons continuer à parler avec la Chine", a déclaré le président américain dans une courte allocution. "J'espère pouvoir parler avec le président Xi et aller au fond de cette affaire, mais je ne m'excuse pas d'avoir fait abattre ce ballon", a-t-il ajouté.
"Un message clair"
La décision de détruire l'aéronef, que Pékin décrit comme un ballon de recherche météo ayant dérivé involontairement dans l'espace aérien américain, envoie "un message clair", a jugé Joe Biden – celui que "toute violation de notre souveraineté est inadmissible".
"Si un objet (volant) représente une menace pour la sécurité des Américains, je le ferai abattre", a encore déclaré le démocrate de 80 ans.
Il a toutefois reconnu, comme déjà d'autres responsables américains, que "rien pour l'instant" ne démontrait que les trois "objets" détruits étaient "liés au programme chinois de ballons espions, ni qu'ils étaient des engins de surveillance d'un autre pays".
"Ces trois objets sont vraisemblablement liés à des entreprises privées, à des activités de loisirs ou à des institutions de recherche" scientifique, a dit le président américain.
Accusations mutuelles d'espionnage
"Nous n'avons pas de preuve qu'il y a eu de soudaine augmentation du nombre d'objets dans le ciel" américain, a-t-il dit, "mais nous les voyons davantage", en raison notamment d'un changement des paramètres des radars.
Le président assure avoir demandé à son administration de dresser un "meilleur inventaire" des objets volants dans le ciel américain, et indique avoir établi un dialogue avec les alliés des États-Unis sur le programme d'espionnage que la Chine mène, selon lui.
Dans le cas du ballon chinois, l'opposition républicaine lui avait reproché d'avoir attendu trop longtemps avant de le faire abattre.
Les débris de ces "objets" volants feront l'objet d'une analyse pour déterminer avec certitude leur nature, leur usage ou leur provenance, mais les opérations de récupération s'annoncent incertaines étant donné qu'ils ont été abattus au-dessus d'eaux gelées ou dans des zones reculées, avait précisé mardi John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain.
Le président américain était sous pression pour s'exprimer sur le sujet qui envenime depuis plusieurs semaines les relations diplomatiques entre les États-Unis et la Chine, les deux pays s'accusant mutuellement d'espionnage.
Avec AFP