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Mort de manifestants au Pérou : une enquête vise les forces de sécurité

Les personnels de la police et de l'armée sont visés par une enquête concernant la mort de huit manifestants le 15 décembre à Ayacucho, au Pérou.

Une enquête a été ouverte pour savoir si les forces de sécurité ont tué des manifestants lors de la répression de manifestations antigouvernementales le 15 décembre, a annoncé lundi 13 février le bureau du procureur du Pérou, après des informations d'un média local selon qui plusieurs personnes ont été abattues par des soldats.

L'enquête, menée par un bureau du procureur spécialisé dans les droits de l'Homme du département d'Ayacucho (sud), vise les personnels de la police et de l'armée ainsi que les personnes "jugées responsables de la commission présumée des crimes d'homicide et de blessure aggravés", indique un communiqué.

Selon le bureau de l'Ombudsman péruvien, au moins huit personnes, dont un mineur, ont été tuées à Ayacucho lors d'affrontements avec les forces de sécurité le 15 décembre alors qu'elles manifestaient pour la démission de l'actuelle présidente Dina Boluarte.

L'action des autorités s'est significativement durcie lorsqu'un groupe de citoyens a tenté de prendre le contrôle des installations aéroportuaires locales. Un rapport du site d'information péruvien IDL-Reporteros montre que les militaires, armés de fusils d'assaut Galil, ont tiré et tué six manifestants non armés, alors qu'ils avaient déjà été expulsés de l'aéroport.

Apaisement dans les rues

Le bureau du procureur a détaillé avoir obtenu 147 vidéos, collecté des dossiers médicaux et interrogé les personnes blessées lors de la manifestation dans le cadre de ses enquêtes, en plus des examens balistiques et des autopsies réalisés. L'institution a ajouté qu'au cours des enquêtes, des "parents des victimes" avaient également été interrogés.

Les manifestations au Pérou, qui ont débuté le 7 décembre après la destitution et l'arrestation du président de gauche Pedro Castillo, ont fait 48 morts, dont un policier. Les manifestants demandent la dissolution du Congrès, une nouvelle Constitution et la démission de Dina Boluarte qui, en tant que vice-présidente, a pris les rênes du pays après l'arrestation de Pedro Castillo.

Après un pic de mobilisation à la mi-janvier, la clameur de la rue s'est apaisée la semaine dernière, avec moins de manifestations et moins de routes bloquées par les protestataires.

Avec AFP