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Avec la réforme de la justice du gouvernement israélien, les décisions de la Cour suprême pourraient être annulées par le Parlement. Ce texte est vivement critiqué par le secteur économique - des entreprises au président de la Banque centrale du pays - qui y voient une perte d’indépendance de la justice susceptible de faire fuir les investisseurs et de peser, in fine, sur l’économie.  

Présentée le 5 janvier dernier, la réforme de la Haute Cour de justice entend limiter les pouvoirs de la plus haute instance judiciaire israélienne. Le contrôle qu'elle exerce aujourd'hui sur les lois adoptées par le Parlement lui serait retiré, Les modes de nomination des juges et des conseillers au sein des ministères serait également modifié.

Ces changements inquiètent de nombreuses entreprises, économiques ou banques du pays, qui ont fait connaître leur opposition au texte. Les employés du secteur de la tech ont même reçu le soutien inattendu du gouverneur de la Banque centrale israélienne, Amir Yaron. Moshe Hazan, un haut responsable à la Banque d’Israël, a même claqué la porte, déclarant ne pouvoir rester à son poste "alors que la démocratie israélienne est en danger."  

Habitué à critiquer ses opposants en les traitants de "gauchistes", Benyamin Netanyahou se retrouve déstabilisé par cette levée de boucliers de l’élite économique israélienne.

Derrière cette fronde, il y a cette inquiétude des milieux économiques de faire fuir les investisseurs étrangers, essentiels pour le pays et ses nombreuses start-ups. A elles seules, elles représentent 15% du PIB israélien. Mais les investisseurs étrangers sont déjà parfois rebutés par la situation sécuritaire du pays et les appels réguliers au boycott contre des produits fabriqués dans les territoires occupés. Cette réforme pourrait être la goutte d'eau qui les éloigne définitivement du pays.