
Le musée d’art moderne de la ville de New York (MoMA) présente une rétrospective inédite du travail de Tim Burton. Une exposition fidèle à l'univers fantastique du réalisateur d'"Edward aux mains d’argent".
Des dessins d’enfants qui racontent l'esthétique fantastique propre à "Edward aux mains d’argent" jusqu’aux story-boards qui retracent l'évolution de "Sweeney Todd" en passant par le décryptage des effets spéciaux de "Beetlejuice"... Au total, 700 pièces installées au 3e étage du musée d'art moderne de New York (Museum of Modern Art, MoMA) témoignent de l'univers sombre et poétique du réalisateur à l'imagination fertile Tim Burton.
Interrogé par France24.com, le conservateur du département cinématographique du MoMA, Ron Magliozzi, revient sur la génèse de cette exposition.
France 24.com - Pourquoi le MoMA a-t-il choisi de présenter une rétrospective sur le travail de Tim Burton ?
Ron Magliozzi - Notre mission consiste à rendre hommage aux artistes les plus influents et aux grands noms du cinéma. Le musée a déjà organisé d’importantes rétrospectives : Alfred Hitchcock, Pier Paolo Pasolini, Roberto Rossellini et plus récemment les studios d’animation Pixar. Avec Tim Burton, nous poursuivons cette démarche. C'est un réalisateur avec une création telle qu’il est possible d’exposer son travail sur différents supports, aussi bien dans le cadre d’une exposition que sur un écran.
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© {{ scope.credits }}Comment avez-vous eu l’idée de monter cette rétrospective ?
J'ai commencé à y penser en 2005, quand j'ai préparé l’exposition sur Pixar et que j'ai assisté à une projection de "Charlie et la chocolaterie". Je ne sais pas si vous vous souvenez mais au début du film, le personnage de Wonka ouvre une porte qui le plonge dans un royaume pop-art des friandises. J’ai fait la comparaison avec les différents mondes de Burton. D'abord, celui des "Noces Funèbres", film sorti quelques mois plus tôt, puis avec ses autres univers qui lui sont propres. C’est à ce moment que j’ai pensé à l'approcher.
Après une année passée à regarder ses films pour définir ses thèmes-clés et ses motivations à réaliser ses films, mon équipe et moi avons fait une proposition au comité du musée : retracer les différents courants d’inspiration de Tim Burton, depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui.
Avec leur aval, nous avons rencontré Tim Burton en 2008. Le travail a commencé avec les studios d’archives de Disney, Warner Bros., 20th Century Fox, et en parallèle avec ses fidèles collaborateurs. Cela a duré jusqu’en avril 2009.
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© {{ scope.credits }}Comment avez-vous travaillé avec le réalisateur ?
A l’époque, Tim Burton était très occupé avec "Alice aux pays des merveilles" [sortie prévue en France le 7 avril 2010, ndlr] mais nous nous sommes vus plusieurs fois. Il s’est plutôt investi dans la mise en scène de l’exposition. En juillet dernier, il a même passé plusieurs jours au MoMA et a créé sept nouvelles installations sculpturales, qu’il a d'ailleurs léguées au musée.
À SAVOIR :
Tim Burton and the Lurid Beauty of Monsters
Museum of Modern Art - New York
Jusqu'au 26 avril 2010