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La présidente par intérim du Pérou, Dina Boluarte, a demandé au parlementaires d'avancer les élections générales (initialement avancées une première fois en avril 2024) à décembre 2023. Le but de ce nouveau changement de calendrier : tenter de sortir le pays de la crise dans laquelle il est plongé.

La présidente du Pérou, Dina Boluarte, a demandé vendredi 27 janvier au Parlement d'avancer à décembre 2023 les élections générales, dont le calendrier avait déjà été modifié pour avril 2024. Une décision prise afin d'accéder à une revendication des manifestants et tenter de sortir le pays de la crise.

"Nous soumettons ce projet de loi à l'examen des ministres afin d'avancer les élections à décembre 2023", a déclaré à l'aéroport de Lima Dina Boluarte, présidente par intérim, après la destitution début décembre par le Parlement de l'ex-président élu, Pedro Castillo, qui a entraîné de violentes manifestations dans le pays ayant fait au moins 46 morts.

"Plus de blocages et de violence"

Lors de la prise de fonctions de Dina Boluarte, qui était vice-présidente, le calendrier électoral avait été fixé à 2026, soit au terme du mandat qu'aurait dû accomplir son prédécesseur.

Mais pour contenir la grogne naissante, la présidente avait déjà proposé au Parlement d'avancer les élections présidentielle et législative à avril 2024. Un premier vote de la chambre monocamérale le 20 décembre avait validé la proposition de loi, et un second devait l'entériner. "Cependant, les protestations continuent, il y a plus de blocages et de violence", a reconnu Dina Boluarte vendredi. 

Plusieurs routes sont bloquées dans le pays, qui commence à connaître des pénuries et une flambée des prix, le Pérou est à l'arrêt et son joyau touristique du Machu Picchu a fermé ses portes.

Les manifestations se poursuivent quotidiennement et les protestataires réclament sans relâche la démission immédiate de la présidente et du Parlement, et la mise en place d'une Assemblée constituante.

Cette crise reflète surtout l'énorme fossé entre la capitale et les provinces pauvres, notamment la région andine du Sud, qui soutenaient Pedro Castillo et voyaient son élection comme une revanche sur ce qu'elles considèrent être le mépris de Lima.

Avec AFP