
Environ 270 000 femmes et 22 000 hommes ont été stérilisés entre 1996 et 2000 au Pérou dans le cadre d’un programme de contrôle de la natalité. Le but du président Alberto Fujimori et de son exécutif était de réduire la pauvreté. Plusieurs milliers de femmes, des Amérindiennes qui ne parlaient pas toujours l’espagnol, disent avoir été stérilisées de force. Nombre d’entre elles luttent depuis plus de 20 ans pour obtenir justice et réparation. Thomas Nicolon raconte leur difficile combat.
Selon la justice péruvienne, l'ex-président Fujimori et son gouvernement avaient tout simplement l’intention de stériliser tous les pauvres. Entre 1996 et 2000, le gouvernement offrait notamment des voyages aux fonctionnaires de santé ayant effectué le plus de stérilisations.
L'Association des femmes péruviennes victimes de stérilisations forcées (AMPAEF) se bat pour les victimes de cette campagne. Au-delà des indemnisations, elle espère que les autorités péruviennes demandent enfin pardon aux victimes et expriment leur solidarité. Rute Zuniga, présidente de l'AMPAEF, exprime dans ce documentaire sa détermination, malgré la lenteur du processus judiciaire.
En décembre 2021, un juge a enfin ouvert une enquête visant l’ex-président Alberto Fujimori et trois de ses anciens ministres de la Santé pour leur responsabilité présumée. Une nouvelle bataille a alors commencé pour déterminer si Fujimori, extradé du Chili en septembre 2007, pouvait être poursuivi légalement au Pérou pour le délit de stérilisation forcée. Car ce chef d’accusation ne figure pas dans la demande d’extradition envoyée à l’époque au Chili.