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À la une de la presse, ce mercredi 11 janvier, les réactions, en France, à la présentation du projet de réforme des retraites. Le bras de fer entre l'exécutif et les syndicats, au Royaume-Uni, où la proposition d’instaurer un service minimum pendant les grèves provoque un tollé. L'expulsion imminente des écologistes de Lützerath, un petit village d'Allemagne voué à disparaître au profit d'une mine de charbon. Et le quotidien harassant et dangereux des orpailleuses de Sierra Leone.

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A la Une de la presse, les réactions, en France, à la présentation, hier, du projet de réforme des retraites, un projet «d’équilibre, de justice et de progrès social», selon la Première ministre Elisabeth Borne.

Comment préserver le système de retraite par répartition avec moins d’actifs, et plus de retraités? Pour le gouvernement, la réponse à cette équation est donc un nombre: 64. 64 ans, «l’âge de guerre déterré par Elisabeth Borne», selon Libération, qui n’a pas oublié que c’est aussi l’âge auquel se projetaient les Beatles dans la chanson «When I’m 64». Paul McCartney posait alors cette question lancinante et existentielle: «Auras-tu encore besoin de moi, me nourriras-tu toujours, quand j’aurai 64 ans?». Le journal relève que la question posée à Elisabeth Borne est certes «moins poétique», mais tout aussi «sensible», et doute que sa réponse convienne aux «millions de Français opposés au report à 64 ans». «64 ans, le grand bond en arrière»: L’Humanité fait état de l’opposition «unanime» des syndicats, qui appellent à une journée de mobilisation le 19 janvier. Pour le journal, le report de l’âge légal de départ à la retraite équivaut à une «punition collective», où «tous les salariés seront perdants», en particulier les catégories populaires, pour qui cette réforme équivaudrait même à «une condamnation à travailler jusqu’à la mort ou à vivoter après avoir été surexploité», selon L’Huma.

Pour le moment, le gouvernement semble avoir gagné une première manche, en obtenant le soutien de la droite. Malgré le ralliement des Républicains, le dessin de Kak, à la Une de L’Opinion, montre le président Macron plutôt sceptique face au projet de sa Première ministre: «Tu dis qu’on a fait du chemin. On ne s’est pas vraiment rapprochés de l’arrivée». «Mais on s’est nettement éloignés du projet de départ», plaide-t-elle. Le journal regrette «le recul par rapport à la promesse initiale du candidat Macron», qui avait promis de porter l’âge légal à 65 ans - un recul qu’il perçoit comme une «concession aux atermoiements» d’Elisabeth Borne et comme la «conséquence des affaissements idéologiques d’une droite républicaine incapable de défendre la valeur travail». «Mais après tout, mieux vaut tenir que courir», se console le journal, en expliquant que «vouloir en même temps sauver les finances du système et refonder en totalité le régime d’assurance-retraite (aurait été) suicidaire». L’Opinion, qui prévient qu’en dépit des compromis proposés par Elisabeth Borne, le bras de fer entre son gouvernement et les syndicats ne fait que commencer.

Bras de fer, également, entre l’exécutif et les syndicats, au Royaume-Uni, où la proposition du gouvernement d’instaurer un service minimum dans les services jugés vitaux provoque un tollé. The Financial Times fait état de la «colère» des représentants syndicaux après que le secrétaire d’Etat aux Affaires a présenté hier, devant le parlement, une proposition de loi instaurant un service minimum dans certains secteurs tels que la police et la santé. D’après The I, ces nouvelles dispositions pourraient concerner jusqu’à 6 millions de travailleurs, y compris les ambulanciers, de nouveau en grève aujourd’hui. Cette proposition de loi jette évidemment de l’huile sur le feu, à un moment où le pays traverse le mouvement social le plus important depuis les années Thatcher, en partie à cause du coût de la vie, qui a explosé, au Royaume-Uni. Elle risque même de s’avérer contre-productive, puisque The Guardian fait état, ce matin, de la décision de l’ensemble des syndicats d’organiser une grande journée de mobilisation, le 1er février, pour défendre le droit de grève. Le bras de fer de plus en plus tendu entre les syndicats et le gouvernement britanniques, est aussi évoqué aussi dans un dessin de Dave Brown pour The Independent, où l’on voit le Premier ministre Rishi Sunak manifester… pour le droit d’empêcher le droit de grève, suivi par son secrétaire aux Affaires, Grant Shapps, accusé de vouloir mettre des boulets aux pieds des travailleurs. «Travailleurs du monde entier, vous n’avez rien à perdre que vos chaînes», indique la pancarte du Premier ministre.

En Allemagne, l’expulsion des militants écologistes de Lützerath, un petit village à l’ouest du pays voué à disparaître au profit d’une mine de charbon, doit débuter aujourd’hui. Le Rheinische Post annonce une évacuation «imminente» et fait état des craintes d’une «escalade» entre les forces de l’ordre et le millier de militants écologistes qui ont fait des lieux un symbole de l’opposition au charbon et aux énergies fossiles et fait savoir qu’ils ne partiront pas de leur plein gré. Rejoints par des centaines d'activistes arrivés en renfort de tout le pays et d'Europe, les occupants historiques de Lützerath veulent empêcher le groupe énergétique RWE, propriétaire des lieux, de détruire ce qui reste du village pour agrandir une mine de lignite - un combat d’arrière-garde, selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung, très critique à l’égard des écologistes allemands, dont la mobilisation pour la sortie du nucléaire, aurait précisément eu pour conséquence de retarder, selon lui, la sortie du charbon. L'extraction du charbon, et la façon dont elle «dévore» le paysage, est illustrée par des photos satellites, publiées par le magazine Der Spiegel. Des clichés qui montrent à quel point l’exploitation du lignite a englouti tout un paysage.

De l’exploitation du charbon à celle de l’or. Un coup d’œil, avant de vous quitter, à Libération, avec un reportage en Sierra Leone. Dans ce pays ravagé par la guerre civile dans les années 90, où 75 % des femmes de plus de 15 ans sont illettrées, les envoyés spéciaux de Libé ont rencontré des centaines d’entre elles, qui travaillent dans des mines illégales en pleine jungle. Une activité aussi harassante que dangereuse, auxquelles ces femmes se livrent dans l’espoir d’un salaire dérisoire.

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