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Noël Le Graët présente ses excuses à Zidane, la ministre des Sports met la pression sur la FFF

Au lendemain de déclarations polémiques portant sur la légende des Bleus Zinedine Zidane, le président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët a présenté ses excuses, lundi, pour des propos "maladroits" qui ont fait réagir jusqu'au gouvernement. La ministre française des Sports Amélie Oudéa-Castera a appelé lundi le comité exécutif (Comex) de la FFF à "prendre ses responsabilités".

Changement de ton de la part de Noël Le Graët. Le président de la Fédération française de football (FFF) a reconnu "des propos maladroits qui ont créé un malentendu" concernant Zinedine Zidane, à qui il tient "à présenter (ses) excuses" personnelles, a-t-il affirmé, lundi 9 janvier, dans une déclaration à l'AFP.

"Je tiens à présenter mes excuses pour ces propos qui ne reflètent absolument pas ma pensée, ni ma considération pour le joueur qu'il était et l'entraîneur qu'il est devenu", affirme le patron du football français, au lendemain de déclarations polémiques portant sur l'ancien numéro 10 des Bleus et ex-entraîneur du Real Madrid.

"Estime immense"

Invité dimanche sur RMC, Noël Le Graët, déjà secoué par des accusations de "harcèlement" et de comportements "inappropriés" de la part d'ex-salariées, qu'il a toujours contestées, a aggravé son cas en s'attaquant à l'icône Zidane, présenté pressenti comme un candidat au poste de sélectionneur des Bleus occupé par Didier Deschamps, finalement prolongé la veille jusqu'en 2026.

"Je ne l'aurais même pas pris au téléphone, a-t-il lâché. Pour lui dire quoi ? 'Bonjour monsieur, ne vous inquiétez pas, cherchez un autre club, je viens de me mettre d'accord avec Didier' ?". À une question sur un intérêt supposé du Brésil pour Zinedine Zidane, Noël Le Graët a ajouté : "J'en n'ai rien à secouer, il peut aller où il veut, dans un club, il en aurait autant qu'il veut en Europe, un grand club".

Déclarations à nouveau hors sol avec en prime cette fois un manque de respect honteux, qui nous heurte tous, à une légende du foot et du sport : un "président" de la première fédération sportive de France ne devrait pas dire ça.
Des excuses pour ce mot de trop sur Z.Zidane svp. https://t.co/FUdE76nBz0

— Amélie Oudéa-Castéra (@AOC1978) January 8, 2023

Sa sortie médiatique, non planifiée par la FFF, a fait réagir jusqu'au gouvernement. Dès dimanche, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, a dénoncé sur les réseaux sociaux des "déclarations à nouveau hors sol avec en prime cette fois un manque de respect honteux" et réclamé des excuses.

"Des paroles qui flanchent gravement"

Lundi, la ministre a appelé le comité exécutif (Comex) de la FFF à "prendre ses responsabilités", sans demander explicitement la démission du dirigeant.

"Il est important que le Comex de la Fédération française de football prenne toute la mesure de la situation, dans un temps d'échange que je l'invite à avoir", a déclaré Amélie Oudéa-Castera au cours d'une conférence de presse au siège du ministère.

"Il y au sein du Comex des personnalités éminentes qui ont fait la preuve de leur valeur, de leur efficacité, de leur vision et du sens des responsabilités" capables de "remettre cette Fédération sur les bons rails", a-t-elle ajouté.

La ministre avait auparavant commencé par une violente charge contre Noël Le Graët, faisant le constat "d'une faillite sur la fonction de représentation avec des paroles qui flanchent gravement".  

Techniquement, le pouvoir politique n'a pas la possibilité de destituer le président de la FFF, ce qui provoquerait par ailleurs l'ire de la Fédération internationale de football (Fifa) qui prohibe toute intervention de l'État.  

"Je ne veux plus de ces situations où ça disjoncte, a-t-elle lancé. Il nous a habitués à ces sorties de route. Je pense qu'on a tous en tête ce qui a été dit ces dernières années, des paroles qui minimisaient les risques, parfois la prégnance des phénomènes de racisme et d'homophobie dans le football, qui ont pu choquer des communautés" et "nuisent également à l'image de notre pays et heurtent les Français".

Avec AFP