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Covid-19 en Chine : fin des quarantaines obligatoires malgré la flambée des contaminations

La Chine mettra fin, le 8 janvier prochain, aux quarantaines obligatoires à l'arrivée dans le pays, dernier vestige de sa stricte politique sanitaire du "zéro Covid" qui isolait le pays depuis près de trois ans. Une décision qui intervient au moment où la Chine est fragilisée par une flambée de contaminations.

"C'est fini... le printemps arrive !" : les Chinois se réjouissent, mardi 27 décembre, de la suppression de la quarantaine obligatoire à l'arrivée en Chine et s'empressent de réserver des vols à l'étranger, après trois ans d'isolement pour cause de Covid-19.

Après près de trois ans d'isolement, la Chine en a fini avec sa politique sanitaire "zéro Covid", et le pays mettra fin le 8 janvier prochain aux quarantaines obligatoires à l'arrivée sur son sol.

La Chine est pourtant touchée par une flambée de contaminations depuis l'abandon de l'essentiel de ses restrictions sanitaires, au début du mois. Mais à compter du mois prochain, seul un test négatif de moins de 48 h sera exigé pour entrer sur le territoire, a précisé, lundi 26 décembre, la Commission de la Santé, qui fait office de ministère.

La Chine est la seule grande économie qui continuait à imposer à l'arrivée sur son territoire des quarantaines qui pénalisent le tourisme, même si leur durée avait été réduite ces derniers mois.

Les réseaux sociaux chinois ont aussitôt réagi avec enthousiasme à la fin des restrictions qui maintenaient leur pays isolé du monde extérieur depuis mars 2020. 

"C'est fini... le printemps arrive !", s'est réjoui un internaute dans l'un des commentaires les plus applaudis sur Weibo, équivalent de Twitter en Chine. 

"Je me prépare pour mon voyage à l'étranger !", écrit un autre internaute sur ce même réseau. "J'espère que le prix du billet retour n'augmentera pas à nouveau !", commente un troisième.

"Un soulagement"

Les recherches en ligne pour des vols vers l'étranger ont bondi une fois la nouvelle annoncée, ont rapporté les médias d'État.

Le site de voyage Tongcheng a enregistré un bond de 850 % des recherches en ligne et un décuplement des demandes de renseignements sur les visas. 

Son concurrent Trip.com rapporte que, dans la demi-heure qui a suivi l'annonce, le volume des recherches pour des destinations hors de Chine continentale a été multiplié par 10 par rapport à l'année précédente. Macao, Hong Kong, le Japon, la Thaïlande et la Corée du Sud figurent au palmarès des destinations les plus recherchées.

Cette décision d'abolir les quarantaines à l'arrivée sonne le glas de la stricte politique "zéro Covid" qui a imposé pendant près de trois ans des tests de dépistage généralisés, des confinements inopinés et de longues quarantaines obligatoires dans des centres, qui ont bouleversé la deuxième économie mondiale. 

"C'est un soulagement", estime Tom Simpson, directeur général pour la Chine de la Chambre de commerce sino-britannique, "cela met fin à trois années de perturbations très importantes". 

Le responsable n'entrevoit cependant qu'une reprise "progressive", alors que les compagnies aériennes augmentent lentement leur nombre de vols et que les entreprises peaufinent leurs stratégies en Chine pour 2023. 

Néanmoins, l'annonce est "très, très bienvenue", salue Tom Simpson auprès de l'AFP.

"Que le public se protège"

À compter du mois prochain, seul un test négatif de moins de 48 h sera exigé pour entrer sur le territoire chinois, a précisé lundi soir la Commission de la Santé (NHC).

Certaines restrictions restent toutefois en place : la Chine a largement suspendu la délivrance de visas touristiques et pour étudiants étrangers depuis le début de la pandémie.

Avec l'abandon de l'essentiel des restrictions sanitaires, la Chine connaît cependant une flambée des contaminations au Covid-19.

Cette recrudescence hivernale intervient avant deux jours fériés pour le Nouvel an et à quelques semaines du Nouvel an lunaire fin janvier, au cours duquel des millions de personnes voyageront pour retrouver leurs proches. 

La Chine a annoncé dimanche qu'elle ne publierait plus de statistiques sur le Covid. Les chiffres étaient très critiqués en raison de leur total décalage avec la situation épidémique actuelle.

Aux quatre coins du pays, les hôpitaux et les crématoriums débordent de patients et de victimes du Covid-19, et des études occidentales estiment qu'environ un million de personnes pourraient mourir au cours des prochains mois. 

Les grandes villes sont maintenant aux prises avec des pénuries de médicaments anti-fièvre, tandis que les installations médicales d'urgence sont mises à rude épreuve par un afflux de patients âgés non vaccinés. 

Pékin insiste sur le fait que le pays est prêt à affronter la tempête - et exhorte la population à se prendre en charge.  

"Nous avons besoin que le public se protège correctement et continue de coopérer avec les mesures appropriées de prévention et de contrôle" du Covid-19, a déclaré un épidémiologiste qui conseille les autorités sanitaires, Liang Wannian, cité par l'agence Chine nouvelle.

Avec AFP