
Israël réagit vivement aux poursuites judiciaires déclenchées au Royaume-Uni contre l'ex-ministre des Affaires étrangères israélienne Tzipi Livni pour son rôle lors de la guerre à Gaza, l'an dernier.
AFP - Israël a averti mardi que la Grande-Bretagne ne pourrait pas jouer de "rôle actif dans le processus de paix" au Proche-Orient si Londres ne prend pas des mesures pour empêcher des hauts responsables israéliens d'être poursuivis par la justice britannique.
Cette mise en garde a été lancée par le ministère israélien des Affaires étrangères à la suite de l'annulation d'une visite à Londres de l'ex-ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, menacée de poursuites.
Mme Livni, actuelle chef de l'opposition, a pris cette décision après avoir été informée qu'elle était sous le coup d'un mandat d'arrêt émis par un tribunal britannique à la suite d'une plainte pour son rôle durant une opération militaire israélienne dans la bande de Gaza il y a un an.
"Israël rejette la procédure judiciaire cynique engagée par un tribunal britannique contre Tzipi Livni à l'initiative d'éléments extrémistes", a souligné le ministère dans un communiqué.
"Israël appelle le gouvernement de Londres à respecter une fois pour toute son engagement à agir contre l'exploitation du système judiciaire britannique par des éléments anti-israéliens", a ajouté le communiqué.
"L'absence de geste ferme et immédiat pour mettre un terme à cet état de fait porterait atteinte aux relations entre les deux pays", menace le ministère israélien.
"Si les dirigeants israéliens ne peuvent pas visiter la Grande-Bretagne normalement, cela constituera un obstacle réel à la volonté de Londres de jouer un rôle actif dans le processus de paix au Proche-Orient", a-t-il encore averti.
La plainte déposée à l'encontre de Mme Livni porte sur ses fonctions de chef de la diplomatie israélienne durant l'opération ¨Plomb durci" menée par Tsahal l'hiver dernier à Gaza.
Cette offensive du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, qui avait comme objectif déclaré de neutraliser les tirs de roquettes palestiniennes contre Israël, a fait 1.400 morts palestiniens, dont des femmes et des enfants. 13 Israéliens, dont 3 civils, avaient été tués.
Mme Livni a répondu mardi qu'elle assumait la "responsabilité des décisions prises lors de cette opération qui a atteint ses objectifs qui étaient de protéger la population du sud d'Israël et de restaurer le pouvoir de dissuasion" de l'Etat hébreu.
Ce n'est pas la première fois que des hauts responsables israéliens sont menacés de poursuites judiciaires en Grande-Bretagne à la suite de plaintes d'organisations pro-palestiniennes.
En octobre dernier, le vice-Premier ministre israélien Moshe Yaalon avait également dû renoncer à se rendre à Londres de crainte de poursuites pour "crime de guerre" lorsqu'il était chef-d'état major de l'armée entre 2002 et 2005.
Le Foreign Office a pour sa part fait savoir lundi que la Grande-Bretagne examinait de manière urgente les implications d'un mandat d'arrêt émis contre Tzipi Livni.
"La Grande-Bretagne est déterminée à faire tout ce qu'elle peut pour promouvoir la paix au Proche-Orient et être un partenaire stratégique d'Israël", a souligné une porte-parole du Foreign Office.
"Pour ce faire, les leaders israéliens doivent être capables de venir au Royaume-Uni pour des pourparlers avec le gouvernement britannique. Nous examinons de façon urgente les implications de cette affaire", a-t-elle ajouté.