Malgré le renforcement des mesures de sécurité, trois voitures piégées ont explosé simultanément à Bagdad et deux églises de Mossoul ont été l'objet d'attaques. Au moins quatre personnes sont mortes et plus de 40 blessées.
AFP - Quatre personnes ont été tuées et 54 blessées mardi dans une série d'attentats contre des bâtiments publics à Bagdad et des églises à Mossoul, dans le nord de l'Irak, au lendemain de l'audition par le Parlement des principaux responsables de la sécurité du pays.
En dépit du renforcement des mesures de sécurité, trois voitures piégées ont explosé simultanément à Bagdad à partir de 07H30 (04H30 GMT) dans trois parkings, l'un dépendant du ministère de la Défense, le second en face du ministère des Affaires étrangères et le troisième près du ministère des Emigrés et des déplacés, dans un cercle de moins d'un kilomètre.
Ces explosions ont fait quatre morts et 14 blessés.
"Deux personnes en tenue d'officiers de l'armée irakienne ont garé leur voiture qui a explosé quelques minutes plus tard dans le parking dépendant du ministère de la Défense où seuls les militaires sont autorisés à entrer", a affirmé un officier supérieur, qui a requis l'anonymat. Le parking se trouve à proximité de l'ambassade d'Iran.
"Comment les policiers et les militaires peuvent-ils laisser passer des voitures piégées?", se lamentait Oum Ali, assise sur le trottoir. Son fils Maki, 28 ans, qui dirige le parking entouré d'immeubles à proximité du ministère des Emigrés, a été grièvement blessé. Neuf voitures ont été détruites, selon un journaliste de l'AFP.
"Un homme a laissé sa voiture ce matin et est parti presque en courant. Quand mon fils s'est approché, elle a explosé", explique-t-elle.
Près du ministère des Affaires étrangères, "une voiture japonaise grise a blessé une personne en explosant", assure Mohammad Jassem, 21 ans, gardien du parking.
L'explosion a été provoquée par "une bombe magnétique placée sous la voiture mais nous avons trouvé à l'intérieur trois bombes, nous considérons qu'il s'agit d'une voiture piégée", a affirmé à l'AFP un responsable du ministère de l'Intérieur.
La police a désamorcé un quatrième véhicule, garé près d'un point de contrôle menant vers la zone verte, secteur central et ultra-protégé abritant l'ambassade américaine et le gouvernement irakien.
A l'intérieur de cette camionnette rouge immatriculée à Bagdad, "nous avons trouvé trois mines antichars et quatre bombes artisanales dissimulées sous les sièges et dans les portes", a affirmé à l'AFP un général de police qui a requis l'anonymat.
C'est la quatrième série d'attentats en quatre mois à Bagdad, des attaques qui frappent principalement des bâtiments officiels. Le 8 décembre, cinq attentats simultanés avaient fait 127 morts et 448 blessés.
A Mossoul (350 km au nord de Bagdad), deux explosions ont visé des églises syriaques, l'une catholique et l'autre orthodoxe, faisant 40 blessés dont des élèves d'une école chrétienne voisine, selon la police.
Ces attaques surviennent au lendemain de la fin des auditions, qui ont duré plusieurs jours, des responsables des services de sécurité du pays.
Les parlementaires ont critiqué la mauvaise coordination entre les ministères, ces derniers reprochant au Parlement de ne pas allouer le budget nécessaire pour leur mission et notamment le recrutement d'informateurs.
Le général Ray Odierno, commandant des forces américaines en Irak, a prédit récemment un regain des attaques avant les élections législatives prévues le 7 mars.