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Pollution sonore : attention danger !
Audio 12:00

La vie en ville s’accompagne du bruit constant de la circulation et des habitants. Pourtant, on sait aujourd'hui que des niveaux de bruit excessifs sont nocifs pour la santé. Comment atténuer la pollution sonore, ce danger insidieux ? 

Pour Clément Dargent, habitant du 10e arrondissement de Paris, la pollution sonore est une agression quotidienne. Avec un flux ininterrompu de scooters, de camions et de voitures, le boulevard sur lequel il habite est sans doute l'un des plus bruyants de Paris. Il a décidé de se mobiliser en adhérant à Ras le Scoot, une association qui milite pour la limitation des scooters. "Il y a des solutions qui existent", affirme-t-il en souhaitant que les autorités fassent davantage pour réduire le bruit dans la capitale française. 

Un problème de santé publique négligé depuis longtemps

Après la pollution atmosphérique, la pollution sonore est le deuxième facteur environnemental contribuant le plus aux problèmes de santé, selon l'Organisation mondiale de la santé. L'excès de bruit peut générer des maladies cardiovasculaires, de l'hypertension artérielle, du stress et des dépressions. Si la pollution sonore touche près de 20 % des Européens, c'est à Paris que l'on trouve le plus de résidents exposés à des niveaux sonores dangereux : plus de 5,5 millions, contre 2,6 millions à Londres et 1,7 million à Rome. Pourtant, la capitale française a déclaré une guerre ouverte au bruit. 

Bruitparif : mesurer le bruit de Paris 

"Notre rôle, c’est de mesurer le bruit pour pouvoir faire un état des lieux et commencer à agir", affirme Olivier Blond. Le président de l'association Bruitparif explique le fonctionnement des radars de bruit haute technologie qu'ils viennent de mettre au point, les "méduses", qui permettent de géolocaliser la source du bruit. Une première mondiale. La prochaine étape ? Trouver des solutions, telles que des amendes pour les voitures détectées qui dépassent les limites de bruit. “On attend plus que le feu vert de l’État", conclut Olivier Blond. 

L'impact de la pollution sonore sur la biodiversité

Les humains ne sont pas les seuls à souffrir de l'excès de bruit : de nombreux animaux, notamment les oiseaux, en sont également victimes. Si les bruits que nous entendons – comme la circulation automobile – nous sont familiers, ils sont inconnus des animaux et les effraient. “Cela pose des problèmes pour la bonne santé des populations et des espèces”, affirme Olivier Pichard, responsable d'études biodiversité au Cerema. Pour y remédier, il appelle à mettre en place davantage de mesures. L'ajout de végétation dans les zones urbaines, par exemple, est un moyen efficace pour réduire la pollution sonore et favoriser la biodiversité.

Le revêtement routier antibruit, une innovation pour lutter contre la pollution sonore  

Dans les villes extrêmement bruyantes, l'augmentation des espaces verts ne suffirait pas à lutter contre la pollution sonore et d'autres solutions sont indispensables. Colas est une entreprise qui développe depuis plus de 30 ans des revêtements routiers antibruit. Cédric Leroux explique qu'en rendant le revêtement routier plus poreux, le bruit produit par le frottement des pneus des voitures sur la route est absorbé. La municipalité de Paris a choisi le revêtement innovant de Colas pour l'installer sur certaines routes de la capitale, avec pour objectif de réduire le niveau sonore de 3 décibels. Un bon début, mais loin d'être suffisant encore pour réduire fortement les bruits de la ville.