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Washington "n'encourage pas" l'Ukraine à lancer des frappes en Russie

Les États-Unis ont déclaré "ne pas encourager" l'Ukraine à organiser des frappes en Russie après des attaques de drones sur deux bases aériennes russes considérées comme émanant de Kiev. Volodymyr Zelensky, s'est par ailleurs rendu à Sloviansk, dans le Donbass. L'Ukraine, transie de froid, continue de réparer ses installations énergétiques. Voici le fil du 6 décembre.

  • 0 h 03 : Washington approuve la vente de 116 chars Abrams supplémentaires à la Pologne

Les États-Unis ont approuvé la vente à la Pologne de 116 chars de combat américains Abrams supplémentaires et d'autres armements lourds pour un montant total de 3,75 milliards de dollars après en avoir déjà acheté 250 en avril, a annoncé mardi le département d'État américain.

La Pologne souhaite acquérir 116 chars Abrams dans leur version modernisée (M1A1), 12 véhicules de secours M88A2 Hercules, 8 ponts mobiles d'assaut M1110 capables de faire franchir des rivières aux chars, une cinquantaine de véhicules légers et des armes légères et leurs munitions, pour un montant total de 3,75 milliards de dollars, selon la diplomatie américaine.

Cette vente de matériel sensible devait auparavant être approuvée par le gouvernement américain, et le Congrès en a été informé, a précisé le département d'État dans un communiqué.

  • 21 h 53 : la Pologne souhaite finalement accueillir des batteries de missiles allemandes Patriot 

La Pologne a annoncé mardi qu'elle accepterait sur son sol les batteries de missiles Patriot proposées par l'Allemagne, qu'elle avait auparavant suggéré d'envoyer en Ukraine. 

Le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak, a déclaré mardi s'être entretenu avec son homologue allemande et "accepté avec déception sa décision de refuser de soutenir l'Ukraine".

"Déployer les Patriot dans l'ouest de l'Ukraine aurait accru la sécurité des Polonais et des Ukrainiens. Nous procédons donc à des décisions de travail concernant le placement des batteries en Pologne et leur branchement à notre système de commandement", a-t-il indiqué sur son compte Twitter. 

L'Allemagne avait offert de déployer à la frontière orientale de la Pologne ces systèmes modernes de défense antiaérienne de fabrication américaine après la chute meurtrière dans cette région d'un missile ukrainien.

  • 21 h 08 : Reporters sans frontières dénonce le blocage par la Lettonie d'une chaine russe indépendante en exil 

La décision du régulateur letton a été dénoncée par Reporters sans frontières, pour qui elle est "indigne d'un pays européen qui défend la liberté de la presse"."La censure d'un média russe indépendant sape les efforts de lutte contre la propagande du Kremlin, l'objectif même des autorités lettones", a déclaré l'organisation sur sa page internet. 

La Lettonie a annoncé la révocation de la licence de la télévision indépendante anti-Kremlin russe en exil Dojd ("Pluie"), accusée de manifestations de soutien à Moscou. La chaîne, qui s'est installée à Riga en juillet après avoir été bloquée en Russie début mars, peu après l'attaque contre l'Ukraine, a réagi en dénonçant sur Twitter des accusations "injustes et absurdes".

  • 20 h 20 : Washington dit "ne pas encourager" les frappes ukrainiennes en Russie 

"Nous ne permettons pas à l'Ukraine d'organiser des frappes au-delà de ses frontières, nous n'encourageons pas l'Ukraine à lancer des frappes au-delà de ses frontières", a martelé à la presse le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price. "Tout ce que nous faisons, tout ce que le monde fait pour soutenir l'Ukraine, vient en soutien à l'indépendance de l'Ukraine".

  • 19 h 14 : "en Ukraine, la capacité des civils à survivre est menacée", s'inquiète l'ONU après les attaques contre les installations électriques

Les attaques contre les installations énergétiques de l'Ukraine provoquent "un nouveau niveau de besoins" humanitaires pour la population, s'est alarmé le chef de l'agence humanitaire de l'ONU, craignant de nouveaux déplacements d'habitants privés de chauffage en plein hiver.

"Depuis octobre, les attaques prolongées contre les infrastructures énergétiques de l'Ukraine ont créé un nouveau niveau de besoins qui touche tout le pays et aggrave les besoins provoqués par la guerre", a déclaré Martin Griffiths devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

"L'ampleur des destructions des infrastructures électriques et de chauffage nécessite un soutien renforcé envers le gouvernement ukrainien, au-delà de ce que les humanitaires peuvent fournir", a-t-il ajouté, soulignant les "millions de personnes" privées de chauffage, d'électricité ou d'eau alors que les températures pourraient descendre sous -20°C. "En Ukraine aujourd'hui, la capacité des civils à survivre est menacée".

  • 18 h 48 : l'UE tente de rassurer les Balkans occidentaux face à la Russie 

Les dirigeants de l'Union européenne et des Balkans se sont réunis à Tirana, la capitale albanaise, pour un sommet visant à rassurer la région sur son intégration à terme au sein du bloc communautaire, sur fond d'influence croissante de la Russie et de la Chine.

Si elle n'a débouché que sur quelques résultats concrets, la réunion, qui s'est tenue dans un climat plus apaisé que précédemment, a laissé entrevoir l'espoir de progrès lors du sommet européen des 15 et 16 décembre.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a dit espérer qu'un "signal positif" serait alors adressé à la Bosnie, qui attend le statut de pays candidat à l'UE.

  • 17 h 08 : l'UE toujours enlisée dans son bras de fer avec la Hongrie

L'Union européenne (UE) et la Hongrie ont échoué à dénouer leur conflit sur l'État de droit. Menacé de perdre 13 milliards d'euros de fonds européens, Budapest bloque toujours plusieurs dossiers cruciaux dont celui de l'aide financière à l'Ukraine.

Réunis à Bruxelles, les ministres des Finances des Vingt-Sept n'ont pas réussi à convaincre le dirigeant nationaliste Viktor Orban de lever des veto qui paralysent les institutions. 

Le dossier pourrait remonter dans les prochains jours au niveau des chefs d'État et de gouvernement, l'UE cherchant une issue tout en restant ferme sur ses principes.

  • 17 h 05 : l'accueil citoyen des réfugiés ukrainiens en France "difficilement transposable", selon une étude

L'hébergement citoyen des réfugiés ukrainiens en France a été "exceptionnel", mais est "difficilement transposable à l'ensemble des demandeurs d'asiles", relève une étude présentée lors d'une conférence organisée par l'Institut français des relations internationales (Ifri).

Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'hébergement citoyen, c'est-à-dire l'accueil de réfugiés chez des particuliers "s'est largement développé" et est même devenu "une des principales solutions d'accueil des personnes déplacées d'Ukraine", indique l'étude écrite par Nadine Camp, experte en asile et migration à l'occasion de cette conférence intitulée "La mobilisation citoyenne : une solution pour l'intégration des réfugiés en Europe ?" 

Cependant, "nombre des personnes qui se sont proposées pour accueillir à leur domicile ne souhaitaient accueillir que des déplacés d'Ukraine, voire seulement des Ukrainiens", précise l'auteur.

  • 15 h 55 : l'Ukraine fustige les achats accrus de pétrole russe par l'Inde

Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a fustigé la hausse des achats de pétrole russe par l'Inde depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, jugeant l'augmentation de ces importations "moralement inacceptable", dans une interview à la chaîne indienne NDTV diffusée mardi.

La veille, un diplomate indien avait justifié ces achats à prix réduit de brut russe par New Delhi. Les volumes considérables de brut russe importé en Europe, malgré les efforts de cette dernière pour réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou, restent sans commune mesure avec les faibles volumes de brut russe fournis à l'Inde, avait fait valoir ce diplomate indien. 

Des propos réfutés par le chef de la diplomatie ukrainienne : l'Inde a "tout à fait tort" de justifier ses achats de pétrole russe "en expliquant que les Européens en font autant". C'est "moralement inacceptable", a-t-il souligné, en évoquant "la tragédie" du conflit en Ukraine et sa "souffrance" depuis l'invasion russe. 

  • 13 h 52 : au moins six morts dans un bombardement à Donetsk 

Au moins six personnes ont été tuées mardi dans un bombardement sur la ville de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, a déclaré un responsable nommé par Moscou dans cette région que la Russie a annexée fin septembre. "Le nombre de blessés est en cours d'évaluation", a indiqué sur Telegram le "maire" de la ville, Alexeï Koulemzine.

  • 12 h 40 : l'UE veut contourner le veto hongrois pour aider financièrement l'Ukraine

La présidence tchèque du Conseil de l'UE, qui représente les États membres, a annoncé mardi qu'elle allait tenter de contourner le veto hongrois contre l'aide financière à l'Ukraine pour 2023 afin de pouvoir entamer les versements début janvier.

La Hongrie a confirmé mardi son blocage du soutien macro-financier européen à l'Ukraine à hauteur de 18 milliards d'euros, au cours d'une réunion des ministres des Finances de l'UE (Ecofin) à Bruxelles. "Nous n'allons pas nous décourager, notre ambition reste de commencer les déboursements de notre aide à l'Ukraine début janvier", a déclaré le ministre tchèque des Finances Zbynek Stanjura, qui présidait la réunion de mardi, pendant une session publique.  "Cela veut dire que nous chercherions une solution soutenue par 26 États membres", a-t-il affirmé. 

  • 11 h 55 : après ses propos sur "des garanties de sécurité" à la Russie, Macron refuse des "polémiques là où il n'y en a pas"

Le président français Emmanuel Macron a réfuté mardi toute polémique "là ou il n'y en a pas" après ses propos sur les garanties de sécurité futures à apporter à la Russie, qui ont été mal reçus à Kiev et dans l'est de l'Europe.

"Je pense qu'il ne faut pas faire de grands cas, essayer de voir des polémiques là où il n'y en a pas", a-t-il déclaré à son arrivée au sommet UE-Balkans à Tirana.

  • 11 h 19 : Volodymyr Zelensky s'est rendu dans le Donbass 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu mardi à Sloviansk, dans le Donbass ukrainien, à une quarantaine de kilomètres de Bakhmout, principal champ de bataille de la région, a indiqué la présidence sur les réseaux sociaux.

Dans une vidéo filmée devant l'entrée de la ville de Sloviansk, le chef de l'État ukrainien a salué du "fond de [son] cœur" les militaires de son pays à l'occasion du Jour des forces armées, célébré ce mardi.

"Nous commençons toujours par nous souvenir de nos héros qui sont tombés, tous ceux qui ont donné leur vie à l'Ukraine", a-t-il dit, debout devant le nom de la ville sculpté en béton et peint aux couleurs jaune et bleu de l'Ukraine.

  • 11 h 18 : le renseignement russe réclame l'arrestation de deux ministres ukrainiennes

Le renseignement russe (FSB, ex-KGB) a réclamé l'arrestation de deux ministres ukrainiennes, a indiqué mardi à l'AFP un tribunal de Moscou, les deux responsables étant accusées, selon des médias russes, d'avoir violé l'intégrité territoriale de la Russie.

"Les enquêteurs du FSB ont demandé (...) d'ordonner par contumace l'arrestation de la ministre de la Réintégration des territoires n'étant pas sous le contrôle de l'Ukraine, Irina Verechtchouk, et de la vice-ministre des Affaires étrangères" Emine Djaparova, a indiqué le tribunal Lefortovo de Moscou.

Cette demande d'arrestation par contumace a avant tout une dimension symbolique.

  • 9 h 56 : la télé russe Dojd juge "injuste et absurde" le retrait de sa licence en Lettonie

"La chaîne cesse de diffuser sur le câble mais reste sur YouTube. Nous continuons de travailler et considérons comme injustes et absurdes ces accusations", a réagi sur Twitter la chaîne indépendante russe Dodj, après la révocation de sa licence par la Lettonie.

  • 9 h 28 : la Lettonie révoque la licence d'une télévision indépendante russe

La Lettonie a annoncé mardi la révocation de la licence de la télévision indépendante russe en exil Dojd, après une série de violations, dont la diffusion d'une carte de la Crimée présentée comme faisant partie de la Russie.

La chaîne Dojd ("Pluie") "cessera d'émettre le 8 décembre", a déclaré sur Twitter Ivars Abolins, à la tête du Conseil national des médias électroniques. "Les lois lettones doivent être respectées par tous", a-t-il insisté. La télévision est également accusée d'avoir manifesté son soutien à l'armée russe et d'avoir omis d'assurer la traduction en letton, a rapporté l'agence de presse LETA.

  • h 51 : l'Ukraine transie de froid répare ses installations énergétiques après une attaque russe

L'Ukraine s'efforce encore mardi de réparer ses installations énergétiques, endommagées par une nouvelle salve de missiles russes, et de réapprovisionner les Ukrainiens privés de courant et d'eau au moment où des températures polaires frappent le pays.    

Sur les plus de 70 missiles lancés par Moscou, "la plupart" ont été abattus, a assuré le président ukrainien Volondymyr Zelensky. "Un pic de froid" est attendu mardi et mercredi, a prévenu Volodymyr Kydrytskiï, le patron d'Ukrenergo, l'opérateur électrique ukrainien, à la télévision. "Le moment que les Russes ont choisi pour cette attaque est lié à leur désir d'infliger (...) un maximum de dégâts à notre système énergétique", a-t-il estimé.

  • 6 h 17 : un drone "attaque" un aérodrome dans une région russe frontalière de l'Ukraine

Un drone a attaqué un aérodrome situé dans la région russe de Koursk, à la frontière avec l'Ukraine, a annoncé mardi son gouverneur. En raison d'une "attaque au drone dans la zone de l'aérodrome de Koursk, un réservoir de stockage de pétrole a pris feu. Il n'y a pas de victimes", a déclaré le gouverneur Roman Starovoyt sur les réseaux sociaux.

La veille déjà, Moscou avait accusé Kiev d'avoir frappé avec des drones deux de ses bases aériennes. 

Avec AFP et Reuters