À Kherson, pendant l'occupation russe, seul un tiers des écoles poursuivaient des cours, mais l'enseignement y était donné en langue russe. De nombreux enseignants ont refusé de travailler dans de telles conditions. Comme Tatyana, professeure des écoles qui essaye d'enseigner à nouveau malgré les frappes qui visent quotidiennement la ville et ses infrastructures énergétiques.
Malgré le départ des occupants russes, les cours de récréation sont vides à Kherson, dans le sud de l'Ukraine, où les 171 établissements scolaires ont fermés.
Coupures d'eau, coupures d'électricité… Les Russes frappent tous les jours la ville et visent ses infrastructures énergétiques. Sans connexion, Tatyana, professeure des écoles, ne peut pas donner ses cours en ligne.
"Nous essayons de trouver une solution à ce problème avec les parents des enfants à qui j'enseigne… J'ai vraiment envie d'enseigner à nouveau et je ferai tout pour que ça arrive le plus vite possible", confie Tatyana à France 24.
Pendant l'occupation, comme beaucoup de ses collègues professeurs, elle avait refusé d'enseigner dans les écoles russes.
"Souvent quand les enfants sortaient de ces écoles, nous les entendions crier des choses comme 'la Russie est notre pays'… Ils ont commencé à apprendre des chansons patriotiques et l'hymne nationale russe, et tous les symboles nationaux russes, cela nous mettait vraiment en colère que des parents envoient leurs enfants dans des écoles russes. C'est triste qu'ils aient fait cela".
Tatyana, elle, a choisi de résister à sa façon, en donnant clandestinement des cours en ukrainien. Dans son bureau, elle conserve précieusement tout ce qu'elle a pu sauver de son ancienne école. Même le couloir de son appartement est rempli de livres qu'elle garde précieusement.
"Tous ces livres sont d'auteurs ukrainien. Heureusement que je les ai pris, car les Russes allaient détruire tous les livres en langue ukrainienne", conclut-elle.