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L'État mobilise 35 milliards d'euros dans le cadre du grand emprunt

Le président Sarkozy annonce la mobilisation de 35 milliards d'euros par l'État français dans le cadre du grand emprunt. Une enveloppe qui sera investie dans cinq secteurs considérés comme des "priorités d'avenir".

Le président français, Nicolas Sarkozy, a dévoilé, ce lundi, devant un parterre de journalistes rassemblés à l'Elysée, les objectifs du "grand emprunt national" qui sera lancé au début de 2010 pour financer des "investissements d'avenir" répartis en cinq pôles : l'enseignement supérieur et la formation, la recherche, l’industrie et les PME, le numérique et le développement durable.

"Aujourd'hui, nous devons préparer la France aux défis de l'avenir pour que notre pays puisse profiter pleinement de la reprise, pour qu'il soit plus fort, plus compétitif, a expliqué le chef de l'Etat. Nous avons constamment sacrifié l'investissement, c'est une faute."

Ces investissements, qui s’élèvent à 35 milliards d’euros comme le préconisait la commission Juppé-Rocard chargée de plancher sur le sujet, ne proviendront finalement pas des particuliers, "un peu trop coûteux", selon Nicolas Sarkozy. L'Etat empruntera 22 milliards d'euros sur les marchés, tandis que les 13 milliards restant proviendront des remboursements des banques qui avaient perçu une part de l’aide publique destinée à juguler les effets de la crise financière. Au final, le chef de l’Etat espère porter ces investissements à 60 milliards d’euros grâce à l’apport de fonds privés, locaux et européens.

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Cinq domaines prioritaires

Parmi les cinq domaines prioritaires, l’enseignement supérieur et la formation se taillent la part du lion avec 11 milliards d'euros – un peu moins cependant que les 16 milliards d'euros recommandés par les deux anciens Premiers ministres Alain Juppé et Michel Rocard.

"Notre objectif est très simple : nous voulons les meilleures universités du monde", a déclaré le président qui souhaite voir "émerger une dizaine de campus d'excellence avec les moyens, la taille critique, les liens avec les entreprises qui leur permettront de rivaliser avec les meilleures universités mondiales".

Second chantier le mieux loti, la recherche recevra 8 milliards d’euros. "La France a des laboratoires de pointe", a expliqué le chef de l'Etat, mais "nous souffrons de la dispersion des efforts et du cloisonnement trop fréquent entre la recherche et le monde économique".

L'industrie et les PME héritent quant à elles de 6,5 milliards tandis que 4,5 milliards d’euros seront consacrés au numérique - près de la moitié permettra de couvrir la totalité du territoire en haut débit. Enfin, 5 milliards d’euros seront déboursés pour favoriser le développement durable - en plus des 7 milliards annuels prévus dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Il s'agira de financer notamment le développement du réacteur nucléaire de 4e génération (1 milliard) et des énergies alternatives (2,5 milliards).