Avec sa start-up Neuralink, Elon Musk a confirmé le souhait de rendre disponibles des puces à installer dans notre cerveau d’ici à six mois. S’il lui reste à obtenir le feu vert de la FDA (Food and Drug Administration), le gendarme américain de la santé, il devra également garantir qu’il souhaite favoriser l’aspect thérapeutique de ces implants.
Déjà en 1987, les professeurs Alim-Louis Benabid et Pierre Pollak, du CHU de Grenoble, s’étaient intéressés à la modulation électrique des circuits neuronaux pour traiter des tremblements sévères. Ils ont notamment travaillé sur un type d’implant qui peut également être utilisé dans des cas très particuliers, avec beaucoup de précaution et sous strict contrôle médical, pour aider à soigner des déficiences visuelles ou auditives, ou permettre à un handicapé d’activer son fauteuil par la pensée.
Si des sociétés, comme ni2o, Paradromics ou encore Stentron, se sont intéressés à développer des puces invasives à des fins thérapeutiques, l’entrepreneur Elon Musk, déjà à la tête de Tesla, SpaceX ou encore Twitter, vient de réaffirmer les ambitions de sa start-up Neuralink créée en 2016. "Nous souhaitons être très prudents et sûrs que cela marchera avant d'implanter un dispositif chez un humain, mais nous avons soumis la plus grande partie de nos documents à la FDA et nous devrions probablement pouvoir télécharger Neuralink chez un humain dans environ six mois", a expliqué Elon Musk à l’occasion d’une conférence le 30 novembre.
Pourtant, si l'état-major de la start-up américaine garantit qu’un maximum de précautions seront bien prises, il faudra faire attention à ce que ce genre d'opérations ne puisse causer des dégâts irréversibles pour notre santé. "Le cerveau ne guérit pas comme les os et les muscles. Chaque fois que vous coupez dans le cerveau, vous faites des dommages irréparables", avertit le neurochirurgien britannique Henry Marsh. Enfin, dans un souci de transparence, explique l’entrepreneur Newton Howard, il serait souhaitable que Neuralink publie un maximum de ses travaux de recherche scientifiques. Cela permettra de s’assurer de la finalité thérapeutique de sa recherche, tout comme sera une garantie de science ouverte.