À la une de la presse, ce jeudi 1er décembre : la mort de l'ancien président Jiang Zemin, décédé hier à Shanghai, à l'âge de 96 ans, en plein mouvement de protestation en Chine. Et une première au Mondial de foot, où la Française Stéphanie Frappart sera la première femme à arbitrer un match de la Coupe du monde masculine, lors de la rencontre entre l’Allemagne et le Costa Rica.
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À la une de la presse chinoise, ce matin, la mort de l'ancien président Jiang Zemin, décédé hier à Shanghai, à l'âge de 96 ans, et la présidence indienne, à partir d’aujourd’hui, du G20.
Arrivé au pouvoir au lendemain de la répression de la place Tiananmen, en 1989, l’ancien dirigeant fait la une de la presse officielle, revêtue de noir pour l’occasion. "La nation pleure la mort de l’ancien dirigeant Jiang Zemin", titre The Global Times, en deuil, évoquant "une perte inestimable pour le parti, pour l’armée et pour le peuple", et soulignant, au passage, l’importante couverture médiatique de cette disparition, à l’étranger. Le journal officiel fait aussi état, en pages intérieures, de l’allègement des mesures sanitaires dans plusieurs districts de la ville de Canton, où des habitants ont affronté les forces de l’ordre dans la nuit de mardi à mercredi. Allègement aussi dans de "nombreuses autres villes", dont Pékin, Chongqing, et Zhengzhou, où des "mesures prenant en compte la dynamique de la situation épidémique", auraient été prises pour permettre aux habitants de "reprendre le travail et la vie normale de façon ordonnée".
Alors que le régime, directement pris pour cible par les manifestants, lâche un peu de lest, la mort de Jiang Zemin tombe on ne peut plus mal pour l’actuel président Xi Jiping, d’après The New York Times, qui explique la tradition chinoise d'utiliser les moments de deuil autour des anciens dirigeants pour exprimer le mécontentement. Comme lors de la mort de Hu Yaobang, un dirigeant réformiste chassé du pouvoir, dont la disparition avait déclenché, justement, les manifestations de Tiananmen. Le quotidien rapporte que les censeurs de Weibo, le réseau social chinois, ont d’ailleurs rapidement restreint les commentaires sur la disparition de Jiang Zemin, "apparemment pour éviter qu'une nostalgie relativement inoffensive ne se transforme en critiques acerbes contre Xi Jinping et le PCC."
Beaucoup de commentaires, également ce matin, sur la présidence indienne, à partir d’aujourd’hui, du G20 – le groupe des nations les plus riches du monde. Pour l’occasion, Narendra Modi signe une tribune dans The Times of India, où le Premier ministre nationaliste glorifie la culture hindoue, présentées comme une des clés pour apaiser les relations internationales. Narendra Modi a également accordé un entretien à L’Opinion, où il proclame son ambition de "promouvoir (le) sentiment universel d’unité". Au-delà du discours, le quotidien français tente de décrypter la stratégie d’un dirigeant qui cherche à "montrer que son pays peut contribuer à redonner sa chance au multilatéralisme, dans un monde fracturé, après trois ans de pandémie et presque une année de conflit en Ukraine". L’Opinion cite le ministre des Affaires étrangères indien, qui déclarait récemment que son pays aspirait à être "une puissance de premier plan, plutôt qu’une simple puissance d’équilibre".
Elle sera sans aucun doute au premier plan, ce soir : la Française Stéphanie Frappart sera la première femme à arbitrer un match de la Coupe du monde masculine, au Qatar, lors de la rencontre entre l’Allemagne et le Costa Rica. Celle qui a aussi été la première femme à arbitrer un match de l’Euro masculin de football, a les honneurs de la presse hexagonale, dont Libération, qui se réjouit de voir "siffler un vent nouveau" sur la planète foot. Le journal parle d’"un aboutissement logique, après un parcours brillant dans les instances du football international". On apprend au passage que la jeune femme a côtoyé pendant ses années de formation en Île-de-France un certain Gérald Darmanin, l’actuel ministre de l’Intérieur, lui-même arbitre de 1998 à 2005. D’après Libé, Stéphanie Frappart a dû composer, pendant des années, "avec les saillies sexistes et autres remarques lourdingues des badauds du dimanche".
Vingt ans après, le sexisme n’a pas disparu, et L’Équipe, qui tient tout de même à préciser que Stéphanie Frappart a certes été désignée "avant tout" pour ses qualités, assure qu’elle a aussi bénéficié "d'un environnement plus favorable à la France dans les instances internationales, pour devenir une pionnière" – position à laquelle aurait beaucoup contribué "le lobbying de la Fédération française de foot". Machisme quand tu nous tiens ! Et ce ne sont pas Sanna Marin et Jacinda Ardern, les Premières ministres finlandaise et néo-zélandaise, qui diront le contraire. Les deux dirigeantes se sont vues demander, hier, par un journaliste, à l’occasion d’une visite officielle, si elles se rencontraient "juste parce (qu’elles avaient) le même âge et beaucoup de choses en commun, comme par exemple l’année de leur entrée en politique". Des questions qui ont inspiré à Ann Taelnes un dessin, publié par The Washington Post, où l’on voit un journaliste demander aux deux dirigeantes si elles ont aussi prévu… d’aller faire du shopping ensemble.
James Parker's ode to the French baguette—in all of its crusty, chewy, UNESCO-approved glory: https://t.co/Gkb6lY1zIU
— The Atlantic (@TheAtlantic) December 1, 2022On en parle beaucoup depuis hier, mais rappelons que la baguette française vient d’entrer au patrimoine immatériel de l’Unesco. Figurez-vous que cela inspire beaucoup la presse américaine, notamment The Washington Post, toujours, qui ironise un peu – mais qui aime bien, se moque bien – et parle d’une "baking news", comme dans "breaking news", une info urgente, brûlante – de boulangerie. Mais le plus inspiré est The Atlantic, qui a carrément composé pour l’occasion "une ode à la french baguette". Sur la photo illustrant l’article, tout y est : le béret, le vélo, la petite route de campagne. On se croirait dans une chanson d’Yves Montand. L’auteur, James Parker, dit avoir été boulanger quelques années, avant de devenir journaliste. Le début, visiblement, d’une grande histoire d’amour.
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