
Au lendemain de manifestations marquées par le coup de force de la police danoise, débats et négociations reprennent à Copenhague. Objectif : parvenir à un texte de consensus avant l'arrivée des chefs d'État et de gouvernement, jeudi et vendredi.
REUTERS - Une cinquantaine de ministres de l’Environnement tentent ce dimanche de débloquer les négociations sur la lutte contre le réchauffement climatique, à quelques jours de la fin de la conférence de Copenhague.
Ironisant sur les positions antagonistes de Washington et de Pékin, Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a invité toutes les délégations à faire des efforts.
« La Chine appelle les Etats-Unis à faire plus. Les Etats-Unis appellent la Chine à faire plus. J’espère que, dans les jours qui viennent, tout le monde appellera tout le monde à faire plus », a-t-il déclaré.
itLes ministres de l’Environnement négocient de façon informelle à l’occasion d’une journée de relâche dans les débats, qui se déroulent du 7 au 18 décembre en présence de 192 délégations. La conférence culminera avec l’arrivée des chefs d’Etat et de gouvernement, attendus jeudi et vendredi.
Le président américain Barack Obama et le Premier ministre chinois Wen Jiabao, dont les pays sont les plus gros pollueurs de la planète, seront du nombre.
« Il y a encore beaucoup de défis à relever et de problèmes à résoudre. Mais, alors que les ministres commencent à arriver, il y a également une volonté politique », a assuré Connie Hedegaard, ministre danoise du Climat et de l’Energie.
Négocier, un art "extraordinairement complexe"
Ces discussions informelles réunissent des représentants de pays industrialisés et en développement, qui s’affrontent sur leurs responsabilités respectives en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de financement des adaptations qu’elles supposent.
« C’est évidemment extraordinairement complexe, difficile et ambitieux puisqu’il faut à la fois réduire les émissions de CO2 de la planète, évidemment pas avec la même intensité partout », a résumé le ministre français de l’Environnement, Jean-Louis Borloo, qui s’est néanmoins dit convaincu qu’un accord reste possible.
« Il faut en même temps déplacer les richesses du monde, les technologies, les grands enjeux industriels », a-t-il poursuivi, évoquant un « troisième pilier: faire en sorte qu’on réduise l’extraordinaire écart de richesses dans le monde et donc qu’on lutte contre la précarité ».
La Chine table sur la conclusion d’un accord avant l’arrivée de Wen Jiabao. « Selon moi, les dirigeants vont venir pour célébrer l’issue positive des débats », a expliqué le représentant chinois Su Wei.
Outre le volet diplomatique, l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, lauréat du prix
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© {{ scope.credits }}Nobel de la paix, doit remettre dans la journée à Yvo de Boer une pétition signée par plusieurs milliers de personnes pour réclamer une action décisive contre le réchauffement.
Un service religieux pour le climat, annoncé par des cloches du monde entier, devait par ailleurs être célébré à la cathédrale de Copenhague, en présence des membres de la couronne danoise.
La veille, un millier de manifestants avaient été arrêtés dans la capitale, en marge d’une grande manifestation ponctuée de quelques heurts en soirée. Sauf pour 13 d’entre eux, tous ont été remis en liberté dimanche, a fait savoir la police.