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À la Une de la presse française : l’entrée réussie des Bleus dans la Coupe du monde. L’équipe de France s’est imposée, hier, lors de son premier match dans la compétition face à l’Australie, 4 buts à 1.

Malgré les défections de Karim Benzema, Paul Pogba et N'Golo Kanté et malgré une grosse frayeur en début de match, les Bleus commencent finalement plutôt bien la compétition, au grand soulagement de la presse hexagonale. "Ils sont là !", s’enthousiasme Midi Libre, satisfait de voir les Bleus prendre seuls la tête du groupe D, après le match nul entre la Tunisie et le Danemark. Auteur d'un doublé, Olivier Giroud "lance l’équipe de France", salue L’Alsace, qui annonce que l’attaquant du Milan AC rejoint Thierry Henry en tête du classement des meilleurs buteurs de l'équipe de France, avec 51 buts à son palmarès. Olivier Giroud, qu’on retrouve à la Une de L’Équipe envoyant un baiser vers le ciel. Pour le quotidien sportif, le numéro 9 a non seulement rejoint Thierry Henry au panthéon de l’équipe de France, mais également assis "pour de bon sa légitimité à la pointe des Bleus" et peut "viser, enfin, une phase finale digne de son statut".

Les Bleus sont au septième ciel. L’Albiceleste, elle, descend aux enfers. La défaite surprise de l’Argentine, pourtant donnée favorite, face à l’Arabie saoudite, 2 à 1, est vécue comme un drame national. D’après Clarin, le pays tout entier est passé "de l’euphorie à la déception". Et le quotidien argentin n’est pas très optimiste pour la suite, rappelant qu’il est arrivé seulement quatre fois dans l'histoire dans la Coupe du monde que des équipes ayant perdu le premier match, parviennent à atteindre la finale, une seule d’entre elles ayant réussi à décrocher le titre. Olé n’en revient toujours pas : "De no creer" ("C’est incroyable"), titre le quotidien sportif, en évoquant une équipe "sous le choc", à commencer par son capitaine, Lionel Messi, qui a dit se sentir "dévasté" par cette déroute. Le vainqueur de la Copa America 2021 n’était pas "prêt" à encaisser une telle défaite, d’après El Pais, qui critique la "Messidépendance" de l’Albiceleste. "L'Argentine se croyait invincible, car elle avait construit une équipe pour Messi ; elle aurait mieux fait de se demander quelle équipe exigeait la présence d’un leader aussi particulier que Messi", écrit le quotidien espagnol. Pour le Libanais Hassan Bleibel, la défaite d’hier marque plutôt le crépuscule de Lionel Messi, représenté en Roi Soleil déclinant, dans un dessin publié par le site Cartoon Movement

En Arabie saoudite, la victoire a donné lieu à des explosions de joie. Arab News se paie même le luxe d’ironiser sur la défaite des Argentins, et titre "Don’t cry for me Argentina", comme dans la chanson de la comédie musicale "Evita". Le quotidien saoudien annonce que le roi Salmane a décidé, pour l’occasion, d'approuver la suggestion faite par le prince héritier Mohammed ben Salmane d'offrir un jour férié, mercredi, pour toutes les personnes vivant et travaillant en Arabie saoudite. Voilà pour les réjouissances côté cour. Côté jardin, et beaucoup plus discrètement, le royaume vient d’exécuter 12 personnes en dix jours et se dirige vers un nombre record d’exécutions cette année, rappelle Courrier International, qui cite plusieurs sources britanniques, notamment The Times. D’après le journal, les exécutions de ces derniers jours sont liées à la fin d’un moratoire non officiel depuis 2020 dans l’application de la peine de mort pour des crimes liés à la drogue. Courrier international fait aussi état des inquiétudes concernant le sort d’un ressortissant jordanien, Hussein Abo Al-Kheir, emprisonné depuis huit ans, sans jamais avoir eu accès à un avocat, pour trafic de drogue – à la suite d’aveux faits sous la torture, selon l’ONG Reprieve.

Inquiétudes, aussi, sur les risques de représailles contre les membres de l’équipe de foot iranienne, qui ont refusé de chanter l’hymne national lors de leur premier match en Coupe du monde. The Guardian raconte la fureur des cadres du régime, notamment du président du conseil municipal de Téhéran, qui a déclaré que personne ne serait plus autorisé à "insulter l’hymne et le drapeau" iraniens. Le journal rappelle que le silence des joueurs a été perçu comme une manifestation de soutien envers les protestataires dans un contexte de répression accrue, en particulier au Kurdistan iranien. Le mécontentement des mollahs, évoqué aussi dans un dessin de Peter Brookes, publié sur Twitter, où on les voit, fusil, matraque, corde et fouet à la main, proposant à l’équipe nationale de foot d’apprendre à chanter "en parfaite harmonie".

Avant de se quitter, jettons un cil à L’Humanité, qui fait état d’une proposition de loi présentée jeudi à l’Assemblée, et qui déchaîne les passions, en France : un texte pour interdire la corrida. Cette tradition déchaîne les passions au point de diviser au sein-même des formations politiques, d’après L’Humanité. L’importance prise par ce débat, ou plutôt le pugilat auquel il donne lieu, interroge cependant Le Figaro, qui se demande si les députés n’ont pas mieux à faire en ce moment que de débattre de la corrida – ce qui n’empêche pas de rappeler les arguments des uns et des autres. Les défenseurs de la corrida estiment qu’elle "n'a rien à voir avec le sadisme", que c’est "une culture, un patrimoine, une sociabilité dans des régions entières de la France, qu'il importe de préserver". Ses adversaires jugent, eux, que la corrida est bien un acte de cruauté et rappellent que le pape Pie V lui-même s'était opposé à cette tradition dès le XVI^e siècle.

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