Islamabad s'apprête à mener une nouvelle offensive dans les zones tribales pakistanaises. De nombreux Taliban auraient trouvé refuge dans l'Orakzaï, à la suite de l'opération déclenchée par l'armée au Sud-Waziristan en octobre.
REUTERS - L’armée pakistanaise a achevé sa campagne militaire dans le Sud-Waziristan et s’apprête à s’attaquer à un autre bastion islamiste, l’Orakzaï, a annoncé samedi le Premier ministre Yusuf Raza Gilani.
Selon Gilani, de nombreux taliban afghans s’y seraient réfugiés à la suite de l’opération menée par quelque 30.000 membres des forces de sécurité dans le Sud-Waziristan, en lisière de l’Afghanistan.
« L’opération est finie au Sud-Waziristan. Maintenant on parle de l’Orakzaï », a déclare Gilani à la presse lors d’une visite à Lahore.
Selon l’armée, l’opération lancée à la mi-octobre au Sud-Waziristan aurait permis de tuer près de 600 taliban, tandis que les pertes militaires pakistanaises se monteraient à quelque 80 morts.
De source proche des forces de sécurité, on déclare que les islamistes qui ont fui le Sud-Waziristan ont trouvé refuge dans les zones tribales de l’Orakzaï, du Nord-Waziristan et de Kurram.
On croit que l’Orakzaï, où les forces de sécurité ont commencé à agir depuis quelques semaines, est la base d’Hakimullah Mehsoud, le nouveau chef des taliban palistanais, et des groupes liés à Al Qaïda.
Les forces gouvernementales auraient repris aux hommes de Mehsoud une partie du territoire qu’ils contrôlaient mais elles feraient face à de sérieuses poches de résistance.
Les pressions américaines sur le gouvernement d’Islamabad pour qu’il reprenne le contrôle des zones tribales et les attaques de drones de l’US Army à partir de l’Afghanistan voisin alimentent le ressentiment des Pakistanais vis-à-vis de Washington.
Mais le président américain Barack Obama a souligné qu’aucune victoire n’est possible en Afghanistan tant que le Pakistan voisin ne supprime pas les sanctuaires des islamistes à la frontière des deux pays.
Les responsables pakistanais redoutent que les 30.000 hommes de renfort annoncé par Obama en Afghanistan ne fassent monter la pression de leur côté de la frontière.