Une jeune femme d'origine syrienne a reconnu, lundi, avoir posé la bombe qui a fait six morts et 81 blessés à Istanbul la veille sur "ordre du Parti des travailleurs du Kurdistan", selon des médias locaux. Au total, 46 personnes ont été arrêtées par les forces de l'ordre turques. De leur côté, le PKK et les Kurdes syriens ont démenti tout lien avec l'attentat.
La jeune femme suspectée dans l'attaque d'une rue animée d'Istanbul a confirmé, lundi 14 novembre, les accusations émises par les autorités turques, au lendemain de l'attentat qui a fait six morts et 81 blessés, a annoncé la police turque citée par des médias locaux.
Les autorités ont annoncé que la jeune femme de nationalité syrienne a reconnu les faits et avoir agi "sur ordre du Parti des travailleurs du Kurdistan", et a reçu des directives en ce sens à Kobané, dans le nord-est de la Syrie, toujours selon les médias locaux.
Le PKK a lui aussi assuré n'avoir "aucun lien avec cet événement". "Nous ne visons pas les civils et rejetons les opérations qui le font", a affirmé l'organisation via une agence de presse amie, Firat.
La jeune femme a été interpellée avec plusieurs autres suspects dans un appartement à Kucukcekmece, dans la banlieue d'Istanbul. La police affirme avoir découvert dans cet appartement une importante somme en euros et des pièces d'or dans un sac, ainsi qu'un pistolet et des cartouches.
Selon le ministre turc de l'Intérieur, Süleyman Soylu, la suspecte s'apprêtait à "fuir en Grèce".
Süleyman Soylu, qui s'est de nouveau rendu sur les lieux du carnage lundi, a indiqué que 46 personnes ont été arrêtées désormais, après l'attentat qui a frappé la rue Istiklal, l'une des artères les plus fréquentées d'Istanbul, en plein après-midi dimanche.
"Nous allons répondre de la façon la plus ferme qui soit"
"Les opérations continuent" pour arrêter d'autres suspects, a indiqué Süleyman Soylu. "Ils ont voulu nous adresser un message, nous l'avons reçu et nous allons y répondre de la façon la plus ferme qui soit", a-t-il martelé.
Dès dimanche soir, le président, Recep Tayyip Erdogan, et son vice-président, Fuat Oktay, avaient désigné "une femme" comme la responsable de l'attentat.
La chaine de télévision privée NTV partage l'image tirée d'une caméra de surveillance sur Istiklal, montrant une jeune femme en pantalon de treillis, coiffée d'un ample foulard noir, qui s'enfuit en courant dans la foule, désignée comme la poseuse de bombe.
Le ministre de l'Intérieur a accusé les forces kurdes des YPG, les Unités de défense du peuple, qui contrôlent la majeure partie du nord-est de la Syrie, d'être responsables de l'attentat. "Nous estimons que l'ordre de l'attentat a été donné de Kobané", a-t-il ajouté.
Les Kurdes syriens démentent tout lien avec l'attentat
De leur côté, les Kurdes syriens, soutenus par Washington, ont démenti tout lien avec l'attentat.
"Nous assurons que nos forces n'ont aucun lien avec l'explosion d'Istanbul et nous rejetons les accusations contre elles", a affirmé dans un tweet Mazloum Abdi, commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Il a présenté "toutes ses condoléances aux victimes et au peuple turc".
Considéré comme une organisation terroriste par Ankara mais aussi par ses alliés occidentaux dont les États-Unis et l'Union européenne, le PKK est en lutte armée contre le gouvernement turc depuis le milieu des années 1980. Il a été souvent été rendu responsable par le passé d'attentats sanglants sur le sol turc.
Le mois dernier, de nombreuses accusations relayées par l'opposition et des observateurs turcs, démenties par les autorités, ont évoqué l'emploi d'armes chimiques par l'armée turque contre des combattants du PKK qui ont publié une liste de 17 noms, accompagnés de photos de personnes présentées comme des "martyrs" tués par des gaz toxiques.
Avec AFP