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Israël : Benjamin Netanyahu officiellement chargé de former un nouveau gouvernement

Le président israélien, Isaac Herzog, a officiellement chargé dimanche Benjamin Netanyahu de former un nouveau gouvernement, après des consultations avec les partis élus à la Knesset lors des élections législatives du 1er novembre dernier.

Arrivé en tête des législatives en Israël avec ses alliés d'extrême droite, Benjamin Netanyahu a été officiellement désigné, dimanche 13 novembre, pour former un gouvernement, une victoire pour l'ex-Premier ministre qui avait juré de retrouver son costume.

"Je vous donne le mandat de former un gouvernement", a déclaré dimanche le président Isaac Herzog aux côtés de Benjamin Netanyahu, 73 ans, lors d'une conférence de presse à la résidence présidentielle à Jérusalem. "Je serai le Premier ministre de tous, de ceux qui ont voté pour nous et les autres. C'est ma responsabilité", a-t-il déclaré. Il aura 28 jours pour mettre sur pied son équipe ministérielle, avec un supplément de 14 jours si nécessaire.

C'était le Premier ministre centriste sortant, Yaïr Lapid, qui avait évincé en juin 2021 du pouvoir Benjamin Netanyahu en ralliant une coalition hétéroclite de partis de droite, du centre, de gauche et arabe, décidés à mettre un terme au règne du Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël, en poste de 1996 à 1999 et de 2009 à 2021.

Relégué au rang de chef de l'opposition, inculpé pour corruption dans une série d'affaires et avec un procès en cours, celui que tout le monde surnomme "Bibi" avait après sa défaite aux élections législatives de mars 2021 promis de "renverser le gouvernement à la première occasion".

Le gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israë ?

Aussitôt après l'annonce des résultats des législatives du 1er novembre, les cinquièmes en Israël en trois ans et demi, Benjamin Netanyahu a commencé les discussions avec ses alliés sur la distribution des portefeuilles ministériels.

Alors que son parti de droite, le Likoud, a obtenu 32 sièges à la Knesset, ses alliés ultra-orthodoxes 18 et l'alliance "Sionisme religieux" 14, un record pour l'extrême droite, ce gouvernement pourrait être le plus à droite de l'histoire d'Israël.

Chez les ultra-orthodoxes, le chef du parti séfarade Shass, Arieh Dery, revigoré par ses 11 sièges, lorgne sur les Finances ou l'Intérieur, d'après la presse. Arieh Dery a été reconnu coupable de fraude fiscale en 2021 et avait auparavant été emprisonné pour corruption.

L'alliance d'extrême droite "Sionisme religieux" a elle réclamé le ministère de la Défense pour son chef Bezalel Smotrich alors qu'Itamar Ben Gvir, son numéro 2, cible le portefeuille de la Sécurité intérieure.

Figures controversées de l’extrême droite

Selon des médias israéliens, Isaac Herzog, dont la fonction est avant tout symbolique, a tenté de convaincre Yaïr Lapid et le ministre de la Défense Benny Gantz, des rivaux de Benjamin Netanyahu, de former avec lui une coalition pour éviter l'entrée au gouvernement de figures controversées comme Itamar Ben Gvir. Le président a nié ces informations.

Mais lors de son entretien avec Itamar Ben Gvir jeudi, Isaac Herzog lui a dit recevoir "des questions de citoyens israéliens et des dirigeants du monde (...) des questions très sensibles sur les droits humains".

"Il y a une certaine image de vous et de votre parti qui semble, et je le dis en toute honnêteté, inquiéter à bien des égards", a dit le président israélien au député Ben Gvir, connu pour ses diatribes antipalestiniennes.

Après les dernières élections en Israël, pays divisé politiquement, plusieurs pays occidentaux dont les États-Unis ont appelé à la "tolérance" et respecter "les groupes minoritaires".

Côté palestinien, les résultats du scrutin israélien ont été perçus avec fatalisme. Le Premier ministre, Mohammed Shtayyeh, a affirmé ne se faire "aucune illusion sur le fait que les élections israéliennes produiraient un partenaire pour la paix".

Sous les précédents gouvernements de Benjamin Netanyahu, la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens occupés a fait un bond et des accords de normalisation avec des pays arabes considérés comme une "trahison" par les Palestiniens ont été signés.

Avec AFP