Benjamin Netanyahu semble en bonne voie pour revenir au pouvoir en Israël, mercredi. Le parti de l'ancien Premier ministre, le Likoud, est arrivé en tête et le bloc conservateur est crédité d'une majorité à la Knesset selon les premiers résultats partiels diffusés mercredi, lors des cinquièmes élections législatives organisées dans le pays depuis 2019.
Le parti Likoud de l'ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu est arrivé en tête des législatives israéliennes. Selon des résultats partiels diffusés mercredi et portant sur environ 70 % des bulletins, le bloc conservateur conduit par "Bibi", qui réunit l'extrême droite et des partis ultra-orthodoxes, est crédité de 67 des 120 sièges de la Knesset, le Parlement israélien.
"Nous avons remporté un énorme vote de confiance de la part des citoyens d'Israël", a déclaré Benjamin Netanyahu, 73 ans, à ses partisans réunis au siège de campagne du Likoud dans la nuit. "Nous sommes au bord d'une très grande victoire", a-t-il ajouté, en promettant de former un gouvernement "stable", lors d'une intervention interrompue par la foule qui scandait "Bibi, roi d'Israël".
Décompte en cours
Chef du gouvernement de 1996 à 1999, puis de 2009 à 2021, Benjamin Netanyahu - qui continue d'avoir maille à partir avec la justice de son pays pour des affaires de corruption - a précisé qu'il attendrait le décompte final des bulletins, dont les résultats sont attendus dans les prochains jours, pour revendiquer officiellement la victoire.
Après la diffusion des premières projections, le Premier ministre sortant, le centriste Yaïr Lapid, 58 ans, à la tête d'une coalition gouvernementale hétéroclite rassemblant des partis de droite, du centre, de gauche et un parti arabe, a prévenu qu'il attendrait le résultat final des élections.
"Nous n'avons aucune intention de baisser les bras", a-t-il dit à ses partisans. "Nous continuerons à nous battre pour qu'Israël soit un État juif, démocratique, libéral et progressiste".
"Tant que le dernier bulletin de vote n'est pas compté, rien n'est joué. Nous attendrons patiemment, même si nous n'avons pas de patience, les résultats finaux", avait déclaré un peu plus tôt Yaïr Lapid lors d'un rassemblement de ses partisans à Tel-Aviv.
"Montée de l'extrémisme"
Un ancien du Likoud, l'actuel ministre de la Justice Gideon Saar, a prévenu du risque de voir Israël se diriger vers une "coalition d'extrémistes" menée par Benjamin Netanyahu et ses alliés.
"La majorité de la population a prouvé que la droite doit être au pouvoir", a déclaré de son côté Yossef Wiezman, 22 ans, un partisan de Benjamin Netanyahu.
"Les gens veulent marcher en sécurité dans les rues, que nos soldats et policiers ne soient pas pieds et poings liés", a déclaré Itamar Ben Gvir, réitérant ainsi son appel à user de la force, notamment contre les Palestiniens à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée.
Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a dénoncé pour sa part une "progression des partis religieux d'extrême droite" lors de ces élections, témoignant selon lui "de la montée de l'extrémisme et du racisme dans la société israélienne" dont le peuple palestinien "souffre depuis des années".
Forte participation
Yohanan Plesner, directeur de l'Institut démocratique d'Israël, un centre d'analyse à Jérusalem, rappelle par ailleurs qu'il y a eu "des décalages" entre les sondages "et les résultats réels lors des derniers cycles électoraux".
Les Israéliens se sont pressés dans les bureaux de vote pour ces cinquièmes législatives en l'espace de trois ans et demi, avec en toile de fond un Benjamin Netanyahu, accusé de corruption par la justice, qui veut signer son grand retour aux affaires.
La classe politique a multiplié les appels à voter aux 6,8 millions d'électeurs inscrits, ce qui semble avoir porté ses fruits avec un taux de participation de 71,3 %, le plus élevé depuis 2015, selon la commission électorale.
Avec AFP