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Alfredo Astiz, "l'ange blond de la mort", sur le banc de accusés

Ce vendredi s'ouvre à Buenos Aires le procès d'Alfredo Astiz pour crimes contre l'humanité. Cet ancien officier de la marine, surnommé "l'ange blond de la mort", est accusé d'être un des pires tortionnaires de la dictature argentine (1976-1983).

Les invités de ce Focus sont Antoine Raux, notre correspondant à Buenos Aires, et Tristan Mendès-France, auteur de "Gueule d’ange" (éditions Favre, 2003) et réalisateur d’un documentaire sur Alfredo Astiz.

Il s'est lui même défini comme la "meilleure machine à tuer un homme politique ou un journaliste", rappelle Horacio Mendez Carreras, avocat des disparus français en Argentine. Et pourtant, il est longtemps passé à travers les filets de la justice argentine. Le capitaine Alfredo Astiz, 59 ans aujourd'hui, est accusé d'avoir séquestré et torturé des dizaines d'opposants politiques durant la dictature argentine entre 1976 et 1983.

Grâce aux lois d'impunité et autres pardons accordés aux militaires, il vivait en liberté… Au grand dam des associations de défense des droits de l'Homme qui ont manifesté quotidiennement pour son emprisonnement durant des années.

Le scandale aurait pu continuer. Mais, en 2003, l'Argentine annule les lois dites "Obediencia Debida" et "Punto Final" qui avaient permis d'arrêter les procédures engagées au début des années 1980, et déclare imprescriptibles les crimes contre l'humanité. Depuis, Alfredo Astiz attend, avec d'autres ex-militaires, son jugement en prison.

En France, en 1990, Astiz a déjà été condamné par contumace pour le meurtre de deux religieuses françaises. Verdict : réclusion à perpétuité. Plus de 30 ans après les faits, celui qui fut longtemps un symbole de l'impunité des militaires doit répondre à la justice de son pays.