Au menu, ce lundi 3 octobre, l’arrivée en tête de l’ex-président de gauche Lula au premier tour de la présidentielle brésilienne, devant le chef d'État d’extrême droite sortant Jair Bolsonaro. Aucun des candidats n’ayant obtenu plus de 50 % des voix, les deux adversaires s‘affronteront lors d'un second le 30 octobre. Les réactions au second coup d'État en moins d’un an au Burkina Faso. La rentrée parlementaire aujourd'hui en France. Et une carte postale tardive.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également en devenant fan de notre page Facebook…
À la une de la presse, l'arrivée en tête de l’ex-président de gauche Lula au premier tour de la présidentielle brésilienne, avec un peu plus de 48 % des voix, devant le chef d'État d'extrême droite sortant, Jair Bolsonaro, autour de 43 %.
Aucun des candidats n'ayant obtenu plus de 50 % des voix, rendez-vous le 30 octobre prochain pour le second tour, annonce Folha de Sao Paulo, qui voit dans ces résultats une "polarisation" de l'opinion entre l'ex et l'actuel président. D'après le journal, le fait que Jair Bolsonaro ait finalement décroché un meilleur score qu'attendu prouve la "vigueur" du bolsonarisme, et met Lula en "position défensive" pour aborder le second tour. "Luis Inacio Lula da Silva va devoir sortir de sa zone de confort : faire semblant de demander l’amour des électeurs semble insuffisant", ironise le quotidien Folha de Sao Paulo, en évoquant "une vague bolsonariste de grande ampleur, certes pas de la même ampleur qu'il y a 4 ans, mais surprenante pour qui se contente d’enregistrer le rejet qu'inspire Bolsonaro". Le quotidien O Globo note toutefois que l'actuel chef de l'État est "le premier président brésilien à se qualifier pour le second tour avec moins de voix que son adversaire, depuis que la loi de 1997 a autorisé les présidents à se représenter pour un second mandat consécutif".
La presse brésilienne exprime dans l’ensemble, un sentiment de lassitude. Estadao présente ces résultats comme "le pire des cauchemars" : "Malheureusement, le second tour verra s'affronter deux des pires candidats possibles. Reste à espérer que l'un comme l'autre respectent au moins les électeurs – mais, à en juger par leur histoire, c'est sans doute trop espérer. Même face à un adversaire tel que Bolsonaro, ce président qui méritait le rejet le plus massif de la part des électeurs, le patron du Parti des travailleurs s’est montré incapable de rallier une majorité autour de sa candidature".
Vues d’Espagne, ces élections donnent à voir un pays "cassé". "Le Brésil semblait prêt à refermer ses plaies, mais c’est une nation réellement divisée", regrette El Pais – inquiet de ce qui peut se passer d'ici le second tour, avec un Bolsonaro qui continuera probablement à "brandir ses insinuations délirantes de fraude électorale et ses menaces de coup d'État". "Les plaies ouvertes" du Brésil, évoquées également par Publico, quotidien portugais, tout aussi pessimiste. "Avec un second tour en vue, et un Bolsonaro qui se relève, avec un Congrès où ses légionnaires se trouvent renforcés, on voit se profiler une campagne plus amère encore et un futur plus incertain que jamais".
Où va le Brésil? Et où va le Burkina Faso, théâtre, vendredi 30 septembre, d'un second coup d'État, en moins d’un an ? Comme en écho à l’actualité brésilienne, le site guinéen Wakat Sera appelle l'armée burkinabé à "panser ses plaies ouvertes par cette nouvelle parenthèse de force". Un appel également relayé par Le Pays, qui demande à l’armée de "rafistoler au plus vite" les déchirures internes provoquées par ce nouveau coup d'État militaire, pour "faire échec" aux groupes jihadistes. Le quotidien burkinabé cite ce proverbe : "celui qui se noie peut s'accrocher désespérément, même à la queue d’un requin". Et il demande aussi à l'auteur de ce nouveau putsch, le capitaine Ibrahim Traoré, de "jouer la carte de la prudence sur la question ultrasensible du choix de la Russie comme partenaire stratégique au détriment de la France".
CRISE POLITICO-MILITAIRE AU BURKINA : Seul le Faso doit triompher https://t.co/aHyyVZnziy
— Les Editions "Le Pays" (@EditionsLePays) October 2, 2022Vues de France, les manifestations prorusses et les actions violentes contre Paris sont perçues comme une nouvelle manifestation des manœuvres du Kremlin – accusé par La Croix d’entretenir "une vision paranoïaque de l'Histoire" selon laquelle l'Occident chercherait à instituer un "système néocolonial" pour "piller le monde et détruire la Russie". "Ce discours lui permet de se greffer sur un ressentiment latent à travers le monde, de nourrir la colère contre la France, au sein de populations déstabilisées par des conflits nombreux et violents", dénonce le journal.
#ÀLaUne de La Croix : La Russie avance ses pions
➡️ Le coup d’État au Burkina Faso s'est accompagné de manifestations prorusses pic.twitter.com/b9v2XDfDlH
"Coup d'État sous influence russe", titre ce matin Libération, qui s'interroge en particulier sur le rôle joué par Evgueny Prigojine, le chef de la milice russe Wagner. Ce proche de Vladimir Poutine a salué le coup d'État au Burkina Faso – "pays pour lequel la Russie ne cache plus son intérêt", selon Libé.
La presse française revient aussi sur la rentrée parlementaire, ce lundi 3 octobre en France. Cette nouvelle session s'annonce sportive pour le camp présidentiel, qui ne dispose plus que d'une majorité relative à l'Assemblée - une majorité "en flux tendu", d'après L'Opinion, qui précise que les députés vont entamer la réforme de l’assurance-chômage. Le journal fait état de la "frustration" de certains élus "de devoir siéger non-stop", de ne "pas pouvoir l'ouvrir", mais aussi de jouer les arbitres entre La France insoumise et le Rassemblement national. Même son de cloche du côté du Figaro, qui annonce une rentrée parlementaire "sous haute tension".
Assemblée nationale: la majorité en flux tendu https://t.co/R2CtKRpYSD
— l'Opinion (@lopinion_fr) October 3, 2022On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je vous invite à jeter un cil au Guardian, qui fait état de cette jolie petite histoire insolite : l’arrivée d’une carte postale au Pays-Bas, 42 ans après son envoi. Et ça valait réellement le coup d’attendre, puisque cette carte, où il est simplement écrit "Salutations" et qui a été postée à l'été 1980 depuis la petite ville de Hoeven, présente une sélection attrayante de vues du camping local, y compris un panneau indiquant le bloc de douches ainsi que les toilettes…
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.