Le Premier ministre albanais Edi Rama a annoncé mercredi la rupture des relations diplomatiques entre son pays et l'Iran, accusé d'être à l'origine d'une cyberattaque en juillet. Téhéran a fermement condamné cette décision.
L'Albanie a mis fin à ses relations diplomatiques avec l'Iran et a ordonné aux diplomates iraniens et au personnel de l'ambassade de quitter le pays sous 24 heures à la suite d'une enquête sur une cyberattaque survenue en juillet, a annoncé mercredi 7 septembre le Premier ministre Edi Rama.
"Le gouvernement a décidé de mettre fin aux relations diplomatiques avec la République islamique d'Iran avec effet immédiat", a déclaré Edi Rama dans un message vidéo envoyé aux médias. "Cette réponse extrême (...) est pleinement proportionnée à la gravité de cette cyberattaque qui a menacé de paralyser les services publics, d'effacer les systèmes numériques et de pirater les dossiers de l'État", a déclaré Edi Rama.
L'Iran a fermement condamné la décision de l'Albanie dans un communiqué publié par le ministère iranien des Affaires étrangères, estimant que les raisons invoquées par Tirana étaient "sans fondement".
Relations tendues
L'Iran et l'Albanie entretiennent des relations tendues depuis que Tirana a accueilli en 2014 quelque 3 000 membres de l'Organisation des moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI), groupe d'opposition iranien en exil, qui se sont installés dans un camp près de Durres, le principal port du pays.
L'Albanie a dit avoir déjoué un certain nombre d'attaques planifiées par des agents iraniens contre l'OMPI. "L'enquête approfondie nous a fourni des preuves indiscutables que la cyberattaque contre notre pays a été orchestrée et parrainée par la République islamique d'Iran," a déclaré Edi Rama.
Washington va riposter
Les États-Unis ont conclu également que l'Iran était responsable de cette cyberattaque du 15 juillet et d'opérations de piratage qui se sont ensuivies, a déclaré mercredi la Maison blanche.
"Les États-Unis condamnent sévèrement la cyberattaque de l'Iran contre notre allié de l'Otan, l'Albanie", écrit la porte-parole du Conseil de sécurité nationale Adrienne Watson dans un communiqué. Cette attaque "crée un précédent inquiétant", selon la porte-parole, qui ajoute : "Le comportement de l'Iran enfreint les règles qui gouvernent le comportement d'un État responsable dans le cyberespace en temps de paix."
La porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre a ensuite indiqué que "les alliés de l'Otan prendraient leurs propres décisions souveraines sur la manière de répondre à ces cyberattaques, y compris (...) le déclenchement éventuel de l'article 5." "Il y a des procédures multiples avant d'invoquer" cette disposition qui prévoit que les pays de l'Alliance atlantique ripostent quand l'un d'entre eux est attaqué, a-t-elle ajouté.
Avec Reuters et AFP