L'Américain de 24 ans qui a poignardé à plusieurs reprises l'écrivain Salman Rushdie vendredi s'est dit mercredi "surpris" que ce dernier ait survécu, selon le New York Post qui l'a contacté en prison. Le jeune homme a accusé l'auteur des "Versets sataniques" d'avoir "attaqué l'islam".
L'Américain accusé d'avoir poignardé Salman Rushdie a déclaré mercredi 17 août dans un entretien être "surpris" que l'auteur des "Versets sataniques" ait survécu à l'attaque, perpétrée vendredi lors d'une conférence dans l'État de New York.
"Quand j'ai entendu qu'il avait survécu, j'étais surpris", a dit Hadi Matar au New York Post, qui indique l'avoir contacté en prison.
Le suspect, arrêté immédiatement après l'agression, a plaidé samedi non coupable de tentative de meurtre, et doit comparaître à nouveau vendredi devant un tribunal.
Hadi Matar, 24 ans, n'a pas dit s'il avait été inspiré par la fatwa lancée par l'ayatollah Khomeiny en 1989 depuis l'Iran, appelant à la mort de l'auteur des "Versets sataniques", jugés blasphématoires.
"J'ai de l'estime pour l'ayatollah. Je pense que c'est quelqu'un de remarquable. C'est tout ce que je dirais à ce propos", a-t-il assuré au tabloïd new-yorkais, qui écrit que les avocats de Hadi Matar lui ont conseillé de ne pas parler de ce sujet. Hadi Matar a dit au journal avoir lu "quelques pages" du roman de Salman Rushdie.
Salman Rushdie "hypocrite"
"Je n'aime pas cette personne. Je pense pas qu'il soit un homme bien", a lancé le suspect au New York Post à propos de l'intellectuel. "Je ne l'aime pas, je ne l'aime vraiment pas." "C'est quelqu'un qui a attaqué l'islam", a-t-il ajouté. En regardant des vidéos de l'auteur sur YouTube, il l'a trouvé "hypocrite", a-t-il poursuivi.
Il a assuré ne pas être en contact avec les Gardiens de la révolution iraniens et avoir appris la présence de Salman Rushdie à une conférence d'un centre culturel à Chautauqua, dans le nord-ouest de l'État de New York, par Twitter.
Originaire de l'État du New Jersey, il a raconté au média américain avoir pris le bus jusqu'à la ville de Buffalo, puis un Lyft - concurrent d'Uber et des taxis - pour se rendre à Chautauqua. "Je ne faisais rien de particulier, je me baladais", a-t-il détaillé, "j'étais juste dehors tout le temps".
Hadi Matar était revenu "changé" et davantage religieux d'un voyage en 2018 au Liban, pays d'origine de sa famille, avait affirmé lundi sa mère au site Internet du Daily Mail.
Avec AFP