Libéré sous caution après deux mois d'incarcération, le cinéaste Roman Polanski est arrivé dans son chalet de Gstaad, en Suisse, où il passera les fêtes en famille. Sous surveillance.
Libéré sous caution après deux mois d’incarcération, le cinéaste Roman Polanski a regagné son chalet " Milky Way" de Gstaad, en Suisse.
Décrit comme très affecté, le réalisateur de 76 ans, arrivé en limousine, a été accueilli par sa femme, l’actrice française Emmanuelle Seigner, et leurs deux enfants, Morgane et Elvis.
La police cantonale bernoise assure n’avoir pas pris de disposition particulière pour l’arrivée du cinéaste franco-polonais qui a fait étape, après sa sortie de la prison de Winterthour, dans un lieu tenu secret pour des raisons de sécurité.
La station huppée, habituée au calme et à la tranquillité, est sous le feu des projecteurs depuis l’annonce de la venue de Roman Polanski. Une cinquantaine de journalistes, cameramen et voitures-satellites ont été déplacés de force ce matin pour laisser passage aux véhicules accompagnant le réalisateur.
Sur le qui-vive, les journalistes ont tenté d’arracher les images du cinéaste arrêté le 26 septembre à Zurich, où il devait recevoir une distinction au festival du film de la ville.
Le prix de la liberté
En résidence surveillée, Roman Polanski a versé pour sa libération conditionnelle une caution de plus de 3 millions d’euros et laissé son passeport à la police.
Pour éviter qu'il ne fuit en la France, le cinéaste est également contraint de porter un bracelet électronique durant son séjour. Il pourra néanmoins passer Noël en famille et recevoir dans son chalet toutes les personnes qu’il souhaite inviter.
Ses mésaventures judiciaires n'en sont pas pour autant finies. Selon ses avocats français, Roman Polanski s’oppose toujours à son extradition aux Etats-Unis, où il pourrait écoper de deux ans de prison pour des "relations sexuelles illégales" avec une mineure de 13 ans en 1977.
Le 10 décembre, les avocats américains du réalisateur demanderont à nouveau la relaxe de leur client, en raison des irrégularités du procès de 1978.
Cette année-là, Roman Polanski avait fui la justice américaine après avoir été accusé de viol sur mineur. Depuis le dossier n’a jamais été refermé bien que la victime, Samantha Geimer, ait demandé la suspension des poursuites.