logo

Les pays de l'Otan soutiennent l'effort de guerre en ordre dispersé

Deux jours après la décision prise par les États-Unis d'envoyer 30 000 soldats de plus en Afghanistan, les pays membres de l'Otan commencent à faire part de leur réponse quant aux renforts que leur a demandé Barack Obama.

Deux jours après la décision du président américain Barack Obama d’envoyer 30 000 hommes supplémentaires en Afghanistan, les alliés de l'Otan ont commencé à faire connaître leur position quant aux renforts demandés par Washington.

L’Allemagne, secouée par un scandale lié à l’Afghanistan qui a coûté son poste au ministre de la Défense, s’est engagé à maintenir son contingent un an de plus. Mais Berlin refuse d’évoquer de nouveaux renforts. La France ne prévoit pas non plus d’envoyer davantage d’hommes.

Rome, de son côté, a approuvé l’envoi de 1 000 soldats supplémentaires. L’Italie est le pays qui contribue le plus à l’effort demandé par les Etats-Unis. En comparaison, l’allié traditionnel des Américains, le Royaume-Uni, ne fourni que 500 soldats nouveaux, moins que la Pologne qui va augmenter son contingent de 600 personnes.

Chacun sa part du fardeau

Mercredi, le secrétaire général de l'Otan, le Danois Anders Fogh Rasmussen, avait lancé un avertissement aux pays réticents à envoyer des renforts en Afghanistan.

"Les Américains ont opté pour une approche multilatérale, et je crois que les États-Unis commenceront à la mettre en doute si leurs alliés ne prennent pas leur part du fardeau", a-t-il déclaré.

La Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), commandée par l'Otan, peut déjà compter sur l'ajout "d'au moins" 5 000 hommes aux 30 000 renforts américains annoncés par Washington, selon Anders Fogh Rasmussen.

Selon le quotidien français "Le Monde", les États-Unis demandent à leurs alliés d'envoyer 10 000 soldats supplémentaires en Afghanistan, dont 2 000 à l'Allemagne, 1 500 à l'Italie, 1 500 à la France et 1 000 au Royaume-Uni. Actuellement, quelque 112 000 soldats, dont 71 000 Américains, sont déployés sous la bannière de l'Isaf ou de la coalition "Enduring Freedom" ("Liberté immuable"), commandée par les Américains.

Choyer son opinion publique

Pour Jean Dufourcq, rédacteur en chef de la revue "Défense nationale et sécurité collective", "il est nécessaire que la solidarité transatlantique s'exprime le mieux possible, et il faut que les Européens viennent compléter l'effort américain avec des renforts de l'ordre de 10 000 hommes".

Mais les alliés des États-Unis ne se précipitent pas dans les pas du président Obama. Certians pays se montrent frileux, souhaitant avant tout choyer leurs opinions publiques qui veulent éviter un enlisement en Afghanistan.