Plus de 40 chefs d'État et de gouvernement sont réunis à Madrid pour discuter de l'avenir de l'Otan, que la Suède et la Finlande vont pouvoir "rapidement" rejoindre après la levée du veto de la Turquie mardi. Joe Biden a annoncé un renforcement militaire en Europe pour permettre à l'Alliance de répondre aux "menaces".
Un sommet historique pour l'avenir de l'Otan. Plus de 40 chefs d'État et de gouvernement sont réunis, mercredi 29 juin, à Madrid pour discuter de l'avenir de l'Alliance atlantique – dont la Suède et la Finlande devraient devenir rapidement membres après la levée du veto de la Turquie mardi.
Le processus d'adhésion des deux pays nordiques a ainsi été formellement lancé lors de ce sommet. "Nous avons décidé aujourd'hui d'inviter la Finlande et la Suède à devenir des membres de l'Otan et avons décidé de signer les protocoles d'adhésion", ont dit les dirigeants de l'Alliance dans une déclaration commune.
"Après l'invitation, nous avons besoin d'un processus de ratification dans trente Parlements. Cela prend toujours un certain temps, mais je m'attends aussi à ce que cela aille assez vite, car les Alliés sont prêts à essayer de faire en sorte que ce processus de ratification se déroule aussi vite que possible", a précisé le secrétaire général de l'organisation, Jens Stoltenberg.
Les deux pays avaient déposé une demande d'adhésion à l'Alliance atlantique à la mi-mai.
"Dans le cadre du nouvel accord, nous allons demander à la Finlande l'extradition de six membres du PKK et six membres de Fetö ; et à la Suède d'extrader dix membres de Fetö et onze du PKK", a déclaré le ministre turc de la Justice, Bekir Bozdag, dont les propos ont été rapportés par les médias locaux.
La Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) est classé comme terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.
Fetö, est l'acronyme du mouvement fondé par le prédicateur Fethullah Gülen, installé aux États-Unis et considéré par le président Recep Tayyip Erdogan comme responsable de la tentative de coup d'État de juillet 2016.
L'armée américaine renforce sa présence en Europe
Depuis Madrid, le président américain Joe Biden a annoncé que les États-Unis allaient "renforcer leur positionnement militaire en Europe" afin que l'Otan puisse "répondre à des menaces venant de toutes les directions". Le dirigeant américain n'a toutefois pas spécifié de chiffre sur le nombre de soldats concernés.
Estimant que le sommet de l'Alliance militaire "marque l'Histoire", il a annoncé une présence renforcée de militaires et de capacités américaines en Espagne, en Pologne, en Roumanie, dans les États baltes, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie.
"Nous sommes au rendez-vous" et "nous prouvons que l'Otan est plus nécessaire que jamais", a encore déclaré le président américain, aux côtés du secrétaire général de l'organisation, Jens Stoltenberg, qui a, pour sa part, affirmé considérer la Russie comme "une menace directe" pour la sécurité de la coalition militaire occidentale.
"Un endiguement agressif de la Russie"
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a estimé de son côté que le sommet de l'Otan démontrait l'agressivité de l'Alliance à l'égard de la Russie, qualifiant en outre l'élargissement à la Finlande et à la Suède de "profondément déstabilisateur".
"Le sommet de Madrid consolide le cap d'un endiguement agressif de la Russie par le bloc [atlantique]", a dit aux agences russes le vice-ministre Sergueï Riabkov.
"Nous considérons l'élargissement de l'alliance comme étant profondément déstabilisateur pour les affaires internationales. Cela ne renforce ni la sécurité de ceux qui élargissent, ni celle de ceux qui adhèrent, ni celle encore de ceux qui considèrent l'alliance comme une menace", a estimé Sergueï Riabkov.
L'assaut russe contre l'Ukraine a notamment été justifié en Russie par la nécessité de repousser l'influence de l'Otan de ses frontières.
Aujourd'hui, les pays de l'alliance arment Kiev pour combattre l'armée russe.
Avec AFP