À la une de la presse, ce mardi 21 juin, l’après-législatives difficile pour Emmanuel Macron, condamné à se trouver des alliés pour gouverner. Les conseils suisses et belges sur l’art et la manière de pratiquer le compromis en politique. Une tribune demandant la démission immédiate de l'actuel secrétaire d’État aux solidarités Damien Abad, accusé d’agressions sexuelles par trois femmes. Et une réglementation sur "l’évacuation physiologique".
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À la une de la presse, l’après-législatives difficile pour Emmanuel Macron, désormais privé de majorité absolue à l’Assemblée.
"Le casse-tête" du président Macron, condamné à se trouver des alliés, fait la une des Échos, qui annoncent que le chef de l'État reçoit aujourd'hui et demain les responsables des partis politiques, pour tenter de trouver des majorités "au cas par cas", "texte par texte". Le Parisien/Aujourd’hui en France évoque la recherche de "solutions inédites" pour faire voter les réformes et exprime sa crainte de voir le gouvernement "accaparé par des négociations à n’en plus finir, pour rassembler une majorité différente pour chaque texte", avec le risque que chaque projet se transforme en "consensus mou". Encore va-t-il falloir trouver ces alliés, d’autant que Les Républicains ne semblent pas franchement disposés à aider Emmanuel Macron. D'où le dessin de Kak, pour L'Opinion, où le patron de LR, Christian Jacob, prévient le président que non, "il ne peut pas s’agrandir de (son) côté".
A la Une ce matin:
???? Macron à la recherche de la majorité perdue
???? Dissolution et motion de censure, d’improbables menaces
???? Pourquoi LR refuse tout deal avec Macron
???? Pour la Nupes, un lendemain d'élections déjà mouvementé
???? pic.twitter.com/K8xpL77CQs
À gauche, les socialistes, les Verts et les communistes, refusent la proposition de Jean-Luc Mélenchon de former un groupe unique à l’assemblée. D'après Le Figaro, "l'OPA» du patron de La France insoumise sur la Nupes aurait échoué, sa proposition de groupe unique étant présentée comme une façon de "noyer (son) amertume", face au (très bon score) du Rassemblement national. Un président en quête d’alliés, une extrême droite plus forte que jamais et une gauche déjà divisée : Libération cite le commentaire "On entre dans le bizarre" prêté à Emmanuel Macron. Un détournement d’une réplique du film "Les Tontons flingueurs", traduite par un témoin : "(Le président) voulait dire que se retrouver dans une situation type IVème République avec les institutions de la Vème, c'est entrer dans le bizarre".
A la une de @libe ce mardi :
???? Macron : «On entre dans le bizarre»https://t.co/nj2k4mQp7h pic.twitter.com/cpCP5y4Gec
Bizarre, vous avez dit bizarre ? Le "drôle de drame" qui se joue en ce moment à l'Assemblée est suivi avec attention par la presse étrangère, scruté de très près, même, par notre voisin belge Le Soir, qui relativise les inquiétudes françaises sur une possible "paralysie" du pays. Le journal soutient que la "fragmentation politique", n’a pas empêché la Belgique de trouver des solutions "souvent ambitieuses" grâce à "la conclusion de compromis". Mais il estime qu’un même constat "cruel" touche à la fois la France et la Belgique : le fait que "la démocratie (serait) à bout de souffle", là-bas comme ici.
Vue de Suisse, la nouvelle assemblée nationale "ressemble furieusement au parlement fédéral, où l’art du compromis est une discipline quotidienne", d'après Le Temps, qui propose de détailler aux Français en quoi consiste cette "souplesse suisse" que la classe politique hexagonale "va devoir acquérir au plus vite" : "faire des compromis, c'est accepter le risque que la solution trouvée ne soit pas tout à fait celle imaginée", explique dans les colonnes du journal l’élu vaudois Olivier Français, ça ne s'invente pas…
Compromis, coalitions: ces habitudes suisses qui pourraient être utiles en France https://t.co/SCXzVneNrD
— Le Temps (@LeTemps) June 20, 2022Des compromis à la compromission. Dans Le Monde, 188 femmes demandent la démission immédiate du secrétaire d'État aux Solidarités Damien Abad, accusé par trois femmes d’agressions sexuelles. Les signataires de cette tribune, qui disent venir de "tous milieux professionnels" et de "tous bords politiques", jugent que le maintien de Damien Abad au gouvernement "est le symptôme de la grande résistance qu'opposent les réactionnaires aux femmes qui prennent la parole depuis des années pour être entendues". "En reléguant à la justice le pouvoir unique de trancher, le gouvernement fait preuve d’une grande lâcheté", accusent-elles. Ces femmes disent demander à l’exécutif de prendre une décision "politique", "et non judiciaire". "Ce n’est pas la justice qui décide de la nomination des ministres et ce n’est pas à elle d’en décider la démission".
Au Mali, un nouveau massacre a eu lieu ce week-end à Diallassagou, dans le centre du pays. Selon le bilan officiel annoncé hier soir, 132 civils auraient été tués. "Qui pour sauver le Mali ?": le journal burkinabé Le Pays interpelle directement le chef de la junte au pouvoir, le colonel Assimi Goïta, en le prévenant que "si la situation sécuritaire ne s’améliore pas dans les mois à venir, les Maliens qui chantent aujourd’hui ses éloges, le chasseront comme un malpropre du palais de Koulouba". Le nouvel homme fort du Mali, qui a fait le choix de mettre fin à l'opération française Barkhane et de recourir aux services de la milice russe Wagner, également montré du doigt par le site d'info Wakat Sera : "Les putschistes qui ont déserté les camps militaires et ont préféré les palais feutrés au front sont (surtout) occupés à défendre le pouvoir qu'ils ont arraché par les armes".
On ne se quitte pas là-dessus. On évoque souvent dans la revue de presse les méfaits du tourisme de masse et les tentatives diverses et variées, à-travers la planète, pour tenter de limiter ses nuisances. Dernière initiative en date, assez originale, ma foi, même si ce n’est pas une première : la décision de la ville de Vigo, en Espagne, d’interdire "l'évacuation physiologique sur la plage ou dans la mer", sous peine de se voir infliger une amende de 750 euros. The Times précise que les détails sur la manière exacte dont la cette règle sera appliquée n'ont pas été communiqués. Des gendarmes amphibies, ou des hommes-grenouilles, peut-être ?
Details of exactly how the new rule will be policed have not been made available https://t.co/GaJQ6Md5lt
— The Times (@thetimes) June 21, 2022Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.