
Alors que les principaux dirigeants ivoiriens se retrouvent à Ouagadougou pour relancer le processus électoral - la présidentielle a été reportée pour la sixième fois, le 29 novembre -, le président ivoirien a reçu FRANCE 24 à Abidjan.
Le président de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, a affirmé mercredi à FRANCE 24 que les reports successifs de l'élection présidentielle depuis 2005 visent à éviter de "replonger le pays dans la guerre" civile.
"Il vaut mieux avoir des élections tardives et éviter un conflit, plutôt que vouloir faire vite, explique-t-il dans un entretien accordé au palais présidentiel d'Abidjan. Nous voulons avoir ces élections, mais en évitant qu'elles nous replongent dans la guerre", a-t-il résumé.
Alors qu'il aurait dû avoir lieu en 2005, le scrutin présidentiel a été repoussé à plusieurs reprises, provoquant un blocage politique dans le pays. Fixé au 29 novembre dernier, il a finalement dû être une nouvelle fois ajourné, à cause de lenteurs dans l'élaboration des listes électorales.
À la question : "Dans quels délais l'élection présidentielle aura-t-elle lieu ?", Laurent Gbagbo rappelle que, en Côte d'Ivoire, "c'est la Commission électorale indépendante qui organise les élections, pas le président de la République".
"J'attends, comme les autres candidats", la tenue de l'élection présidentielle, commente-t-il encore, à propos de la fixation d'une nouvelle date pour le scrutin demandée par le principal parti d'opposition ivoirienne. "L'opposition sait que ce qu'elle affirme est faux, réplique Laurent Gbagbo. C'est elle qui est maîtresse de cette commission, aux deux tiers."
Politisation de l'affaire Kieffer
Le président de la Côte d'Ivoire accuse également la justice française de "politiser" la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, en 2004, en Côte d'Ivoire.
"Je reproche au juge qui a le dossier en charge de vouloir politiser cette affaire", affirme-t-il, soulignant au passage que le gouvernement de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin "avait eu une attitude très mauvaise à l'égard de la Côte d'Ivoire" avant 2005, au plus fort de la guerre civile.
La disparition de Kieffer "n'est pas [aujourd'hui] un problème entre nos gouvernements" respectifs, conclut toutefois Laurent Gbagbo.
