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Législatives : Emmanuel Macron veut une "majorité forte et claire" et accuse les "extrêmes"

Dans la dernière ligne droite d'une drôle de campagne, Emmanuel Macron a poursuivi jeudi la bataille des législatives en demandant une "majorité forte et claire" et en accusant les "extrêmes" alors qu'à trois jours du premier tour, les sondages donnent le camp présidentiel et la Nupes au coude-à-coude. Le chef de l'État s'est déplacé dans le Tarn sur le thème de la sécurité, espérant marquer encore sa différence face à une gauche en pleine dynamique.

Législatives : Emmanuel Macron veut une "majorité forte et claire" et accuse les "extrêmes"

Face à la baisse des intentions de vote en faveur du camp présidentiel dans les sondages, Emmanuel Macron s'est rendu, jeudi 9 juin, dans le Tarn. Il a fustigé les "extrêmes" qui "proposent d'ajouter de la crise à la crise en revenant sur les grands choix historiques de notre Nation", demandant aux Français de lui accorder "une majorité forte et claire" aux législatives.

Face à la percée dans les sondages de l'alliance de gauche Nupes autour de Jean-Luc Mélenchon, le chef de l'État a attaqué sans les nommer cette coalition et le RN de Marine Le Pen qui veulent, selon lui, "revenir sur les alliances qui, comme l'Otan, assurent la sécurité collective et protègent les peuples" au moment "où je parle avec la Russie qui massacre les civils en Ukraine".

Le président a fait un déplacement à la brigade de gendarmerie de Gaillac, dans le Tarn. Il y a rencontré des membres des groupes intervenant contre les violences intrafamiliales, les stupéfiants, et dans le secteur de la viticulture, qui lui ont présenté leurs moyens d'intervention.

Gaillac accueillera une des 200 nouvelles brigades de gendarmerie (trois dans le Tarn) promises lors de la campagne présidentielle. Ces nouvelles brigades "proposeront aux habitants des services publics tels que le dépôt de plainte ou l'accueil des victimes et renforceront la présence des forces de l'ordre en zone péri-urbaine et rurale", explique l'Élysée.

Une dernière semaine de campagne axée sur la sécurité

Après une visite mercredi à Clichy-sous-Bois sur le thème du sport, le chef de l'État "veut montrer qu'il ne lâche rien, ni à l'extrême droite, ni à l'extrême gauche, que ce soit sur le plan de la jeunesse ou celui de la sécurité", fait valoir un conseiller. Mercredi, Jean-Luc Mélenchon a ironisé sur la "panique à bord" de la "macronie". "Ayez peur, Mélenchon est agressif, il va manger vos enfants", a-t-il lancé.

Depuis plusieurs jours, le camp présidentiel concentre ses attaques sur le leader de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). "Est-ce que vous voulez de l'ordre dans la rue, ou est-ce que vous voulez (...) un responsable politique qui se veut demain Premier ministre et mettrait en accusation (la police ?)", a demandé aux électeurs Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale, jeudi sur Cnews.

Avant de se rendre sur un marché d'Agde (Hérault) jeudi, Marine Le Pen, candidate Rassemblement national (RN) dans le Pas-de-Calais, a ironisé de son côté sur la visite d'Emmanuel Macron dans le Tarn. "Il peut faire les pieds au mur avant les élections" mais il a "zéro crédibilité" sur la sécurité, a-t-elle fait valoir.

"Tout dépend des reports" de voix

Depuis dimanche, le camp présidentiel observe avec attention la percée de la gauche unie sous la bannière de la Nupes – La France insoumise (LFI), Parti socialiste (PS), Europe Écologie-Les Verts (EELV), Parti communiste français (PCF) – lors du premier tour des élections pour les Français de l'étranger dimanche dernier. À l'"encéphalogramme totalement plat" jusque-là des rapports de force succède en effet "un début de dynamique plutôt en faveur de la Nupes et une érosion d'Ensemble! (LREM, Modem, Horizons et Agir)", souligne Brice Teinturier, directeur délégué d'Ipsos.

Un sondage Ipsos-Sopra Steria publié jeudi montre que la Nupes, en légère hausse à 28 %, devancerait le camp présidentiel (27 %) en intentions de vote. Crédité de 260 à 300 sièges, Ensemble! n'a aucune certitude d'obtenir la majorité absolue de 289 sièges, tandis que la Nupes pourrait rafler 175 à 215 sièges.

Brice Teinturier souligne toutefois la "fragilité" de ces projections. "Tout dépend des reports" de voix entre les deux tours, avec "40 à 50 sièges (qui) peuvent riper d'un bloc à l'autre", met-il en garde.

Avec AFP