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Irak : un Britannique écope de 15 ans de prison pour trafic d’antiquités

Pour avoir tenté de quitter l’Irak en emportant des morceaux de pierres et de céramiques, un géologue britannique à la retraite a été condamné lundi à 15 ans de prison par un tribunal de Bagdad. Son co-accusé, un Allemand de 60 ans, a été acquitté.

Un Britannique de 66 ans reconnu coupable de trafic d’antiquités en Irak : géologue britannique retraité, James Fitton a été condamné, lundi 6 juin, à 15 ans de prison par un tribunal de Bagdad. Son co-accusé, Volker Waldmann, psychologue allemand de 60 ans, a été quant à lui acquitté.

Les deux hommes étaient venus en Irak en voyage organisé au mois de mars. Ils ont été arrêtés le 20 mars à l'aéroport de Bagdad avec dans leurs bagages morceaux de pierre, fragments de poteries brisées et céramiques antiques.

L'Irak, l'ancienne Mésopotamie qui a notamment abrité l'empire d'Akkad et la ville antique de Babylone, craint pour son patrimoine archéologique dont les vestiges font l'objet de juteux trafics. Le pays punit très sévèrement toute tentative de l'altérer ou de s'approprier indûment toute pièce antique.

Irak : un Britannique écope de 15 ans de prison pour trafic d’antiquités

La peine prévue pour le crime commis par James Fitton "est la mort par pendaison", mais le tribunal a décidé de "réduire la peine à 15 ans de prison en raison de l'âge avancé de l'accusé", a indiqué le juge dans le verdict.

Les deux hommes ont plaidé "non coupable"

La famille de James Fitton s'est dite "anéantie" par ce verdict, estimant qu'il équivalait à une "condamnation à mort". L'avocat du Britannique a déclaré qu'il ferait appel de cette décision. Par contre, le tribunal n'a pas trouvé de "preuves suffisantes" pour condamner Volker Waldmann, acquitté et autorisé à rentrer chez lui.

Les deux hommes ont comparu non menottés devant la cour pénale d'Al-Karkh à Bagdad mais vêtus de la combinaison jaune des prisonniers en Irak, selon une journaliste de l'AFP présente à l'audience.

Lorsque le juge leur a demandé s'ils se considéraient "coupable ou non coupable de trafic d'antiquités", ils ont chacun leur tour répondu : "non coupable". Les deux hommes ne se connaissaient pas avant ce voyage organisé.

Le bagage de James Fitton renfermait dix fragments de pierres, des éclats de poteries brisées ou de céramiques. Volker Waldmann était en possession de deux morceaux qui lui ont été remis, selon lui, par son compagnon de voyage.

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"Intention criminelle"

Le juge a estimé dans son verdict que James Fitton était "conscient" que le site sur lequel il a ramassé ces fragments était "un site archéologique" et qu'il est "illégal" de se les approprier. Il a conclu qu'une "intention criminelle" était établie, ce qu'a nié l'avocat de la défense, Thaer Saoud, pour qui ce jugement est "extrême".

Dans le cas de Volker Waldmann, la justice a reconnu, comme l'avançait son avocat, que l'accusé ignorait que les pièces remises par James Fitton étaient des antiquités.

À l'ouverture de leur procès en mai, les deux hommes ont invoqué leur bonne foi, disant ignorer que les pièces en leur possession pouvaient être considérées comme des antiquités.

Ils comparaissaient en vertu d'une loi de 2002 régulant le patrimoine et les antiquités, qui prévoit jusqu'à la peine de mort pour toute personne reconnue coupable "d'avoir intentionnellement sorti ou tenté de sortir d'Irak une antiquité".

Les antiquités irakiennes sont pillées depuis des décennies à la faveur des multiples conflits qu'a connus le pays, notamment après l'invasion américaine de 2003, puis l'arrivée des jihadistes du groupe État islamique (EI) en 2014, qui se sont adonnés à ce trafic pour renflouer leurs caisses.

Après des décennies de conflits et de pillages, l'Irak s'ouvre timidement au tourisme mondial et accueille des voyageurs occidentaux, malgré des infrastructures touristiques quasi-inexistantes.

Avec AFP