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Vote de défiance contre Boris Johnson sur fond d'économie britannique chahutée
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Le scandale du Partygate n'est pas le seul motif de mécontentement à l'encontre du Premier ministre Boris Johnson, l'état de l'économie britannique en fait aussi partie. L'inflation a bondi à 9 % en avril 2022 sur un an, un taux qui n'avait pas été vu depuis 1982 et qui devrait franchir les 10 % avant l'été. Les ménages britanniques ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts et le Premier ministre est accusé de ne pas avoir pris la pleine mesure de la crise.

Le ministre britannique des Finances Rishi Sunak a annoncé un plan d'aide aux Britanniques de 15 milliards de livres, ce qui représente une amélioration par rapport au plan de 9 milliards de livres de février. Cet argent sera reversé sous forme d'aides, principalement à destination des ménages les plus modestes et jusqu'à 1 200 livres, soit l'équivalent de la hausse moyenne des factures d'énergie attendue cette année. Début avril, la facture d'électricité des ménages britanniques a bondi de 53 %. 

Le gouvernement s'est finalement résolu à taxer les profits des géants de l'énergie, revenant sur le principe de faible taxation cher aux conservateurs. Il s'agit d'une taxe exceptionnelle sur les profits des producteurs de gaz et de pétrole à hauteur de 25 % qui devrait permettre de dégager 5 milliards de livres. 

Le Parti travailliste se félicite de cette décision qu'il appelait de ses voeux depuis des mois face aux bénéfices records des géants du secteur. BP a ainsi annoncé 5 milliards de bénéfices au premier trimestre, du jamais vu en dix ans. Le patron du pétrolier britannique Bernard Looney a comparé la hausse des prix de l'énergie à une "cash machine" pour son groupe. 

Parallèlement, le risque de récession se précise. Les statistiques économiques du royaume pointent toutes dans la même direction. L'indice GfK de confiance des consommateurs est au plus bas depuis sa création, les ventes de détail stagnent et les immatriculations de voitures neuves, souvent considérées comme un reflet de la confiance des consommateurs; ont chuté de 11 % entre juin 2021 et mai 2022. 

Aux difficultés liées à la situation actuelle s'ajoute le Brexit, qui complexifie encore les problèmes d'approvisionnement. Le manque de semi-conducteurs, par exemple, impacte tellement le secteur automobile que certains constructeurs envisagent, si ces difficultés se poursuivent, de déménager leurs usines hors du Royaume-Uni.