Le conservateur Yoon Suk-yeol a été investi, mardi, président de la Corée du Sud pour un mandat de cinq ans, au cours d'une cérémonie géante à l'Assemblée nationale à Séoul. Dans son premier discours officiel, il a appelé la Corée du Nord à renoncer à son arsenal nucléaire.
La Corée du Sud a investi en grande pompe, mardi 10 mai, son nouveau président Yoon Suk-yeol. Ce dernier a entamé son mandat de cinq ans en appelant la Corée du Nord à renoncer à son arsenal nucléaire en échange d'une aide économique massive, alors que les relations entre les deux voisins traversent une période de fortes tensions.
Yoon Suk-yeol, un conservateur de 61 ans, arrive au pouvoir au moment où la Corée du Nord, de plus en plus belliqueuse, a mené depuis janvier une série record de quinze essais de missiles dont deux la semaine dernière. Séoul et Washington la soupçonnent aussi de vouloir reprendre prochainement ses essais nucléaires.
"Si la Corée du Nord s'engage véritablement dans un processus de dénucléarisation complète, nous présenterons un plan audacieux qui renforcera considérablement l'économie nord-coréenne et améliorera la qualité de vie de sa population", a promis le nouveau Président.
"Les programmes d'armes nucléaires de la Corée du Nord constituent une menace, non seulement pour notre sécurité mais aussi pour celle de l'Asie du Nord-Est", a-t-il poursuivi. "La porte du dialogue restera ouverte afin que nous puissions résoudre pacifiquement cette menace".
"Aujourd'hui, nous sommes confrontés à de multiples crises", a-t-il ajouté, citant la pandémie de Covid-19, les problèmes dans la chaîne mondiale d'approvisionnement et les conflits à travers la planète qui, selon lui, "jettent une grande ombre sur nous".
Mais "les Coréens ne se sont jamais avoués vaincus. Nous sommes devenus plus forts et plus sages", a-t-il affirmé.
Une politique étrangère plus musclée
Élu d'extrême justesse en mars, Yoon Suk-yeol, ancien procureur novice en politique, arrive au pouvoir avec un taux de popularité d'à peine 41 %, un des plus bas de l'histoire de la démocratie sud-coréenne pour un début de mandat, selon un récent sondage Gallup.
Le président a promis une politique étrangère plus musclée pour son pays, la dixième économie mondiale, après les tentatives ratées de rapprochement avec le Nord qui ont marqué le mandat de son prédécesseur Moon Jae-in.
Dans la foulée de sa victoire électorale, Yoon Suk-yeol s'était engagé à "traiter avec sévérité" la menace que représente le régime de Kim Jong-un. Pendant sa campagne électorale, il l'avait traité de "garçon grossier", lançant aux électeurs : "si vous me donnez une chance, je lui apprendrai les bonnes manières".
Yoon Suk-yeol avait aussi appelé à une relation plus solide avec son allié américain. Joe Biden est attendu en Corée du Sud fin mai.
Impopularité
La principale raison de l'impopularité de Yoon Suk-yeol semble être sa décision de déplacer le bureau présidentiel depuis la Maison Bleue, dans le Nord de Séoul, vers l'ancien ministère de la Défense dans le centre de la capitale.
Ce déménagement hâtif et coûteux a heurté l'opinion publique. Ses détracteurs le jugent inutile et même dangereux pour la sécurité du président et du pays.
Le Président considère la Maison Bleue, un site utilisé par l'administration coloniale japonaise de 1910 à 1945, comme un "symbole du pouvoir impérial". Il soutient que le déménagement garantira une présidence plus démocratique.
Avec AFP