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Législatives : coup d'envoi de la bataille électorale

Alors qu'Emmanuel Macron était investi à l'Élysée pour un second mandat, les partis ont définitivement lancé samedi la bataille des législatives des 12 et 19 juin, lors desquelles les Français éliront leurs 577 députés.

Législatives : coup d'envoi de la bataille électorale

Jean-Luc Mélenchon qui harangue ses troupes pour imposer une cohabitation, la majorité sortante qui investit un ancien membre du parti Les Républicains (LR) malgré les efforts de la droite pour empêcher les départs et Éric Zemmour qui s'engage à combattre la gauche : les partis ont définitivement lancé la bataille des législatives samedi 7 mai, jour de l'investiture d'Emmanuel Macron.

Investi pour un second quinquennat en fin de matinée, le président a fait "le serment de léguer une planète plus vivable" et "une France plus forte".

En attendant la nomination d'un nouveau gouvernement, l'œil du chef de l'État est déjà rivé sur les législatives, qui seront le prolongement de la séquence ouverte par la présidentielle. Les Français éliront leurs 577 députés les 12 et 19 juin.

L'enjeu, pour les oppositions, sera de maintenir la mobilisation de leurs électeurs en les convainquant que la revanche du 24 avril est possible. Pour Emmanuel Macron, ce sera de reconduire une majorité lui permettant d'appliquer le programme sur lequel il a été réélu.

Dans l'après-midi, la majorité présidentielle a dévoilé une deuxième liste de candidats investis, portant l'ensemble à 450 pour l'instant.

Parmi eux, une belle prise : Robin Reda, un proche de Valérie Pécresse qui a quitté LR pour défendre les couleurs de la majorité dans la 7e circonscription de l'Essonne.

Dix nouveaux ministres se sont joints aux dix autres déjà investis jeudi. Parmi eux, Olivier Véran, qui se représente dans sa circonscription de l'Isère.

Après des négociations tendues, La République en marche (LREM), le MoDem de François Bayrou et le nouveau parti Horizons d'Édouard Philippe abordent les législatives "Ensemble !" – nom choisi pour leur campagne commune.

Le parti présidentiel LREM, qui va devenir Renaissance, espère pouvoir attirer certains déçus par l'union de la gauche menée par Jean-Luc Mélenchon.

La gauche unie derrière Jean-Luc Mélenchon

À Aubervilliers, où étaient justement rassemblés tous les leaders de la gauche, l'insoumis a célébré une "page d'histoire" lors de la convention actant la naissance de la "Nouvelle union populaire écologique et sociale" (Nupes).

"C'est la première fois depuis 25 ans qu'un accord général intervient entre les forces traditionnelles de la gauche, des écologistes et des petits derniers, les insoumis", s'est-il félicité.

Au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait été un brillant troisième, avec près de 22 % des suffrages. Le reste de la gauche avait été balayé.

Au terme d'une offensive tactique éclair, l'ex-candidat de La France insoumise (LFI) est parvenu cette semaine à unir sous la même bannière LFI, le Parti socialiste (PS), le Parti communiste (PCF) et Europe Écologie-Les Verts (EELV), répondant à l'attente d'une grande partie de l'électorat de gauche.

Lors de la convention d'Aubervilliers, le logo de cette alliance a été dévoilé. Il s'agit d'un "V" rouge, vert, mauve et rose qui veut dire victoire mais est aussi la lettre grecque "nu".

Si l'accord à gauche n'a pas provoqué de grands remous chez les écologistes, il est rejeté sans appel par plusieurs grandes figures du PS.

La puissante présidente de la région Occitanie, Carole Delga, opposante résolue à l'accord, a ainsi apporté samedi son soutien à un candidat dissident dans le Lot.

À droite, la tentation du ralliement à Emmanuel Macron

À droite, Les Républicains se sont retrouvés à Paris lors d'un Conseil national pour lancer une campagne qui s'annonce périlleuse, leur candidate Valérie Pécresse ayant été laminée à la présidentielle (4,8 % des voix).

"Rien n'est joué, les choses sont en train de bouger sur le terrain", a assuré le président du parti, Christian Jacob, qui s'efforce de dissuader de nouveaux ralliements à Emmanuel Macron, alors que plusieurs élus, dont le patron des députés, Damien Abad, se sont montrés ouverts à un rassemblement.

Enfin, Éric Zemmour a réuni les candidats aux législatives de son parti Reconquête! à Paris, salle Wagram, pour une journée de formation de ces 550 investis, mais sans dévoiler s'il briguerait lui aussi un siège à l'Assemblée nationale.

"Je vous dirai dans les tout prochains jours comment je mènerai cette bataille", a-t-il affirmé, déplorant que "le bloc national soit divisé" et rappelant qu'il avait proposé une "union" des droites qui n'a pas trouvé d'écho au Rassemblement national de Marine Le Pen.

"Nous serons les seuls à affronter le bloc mélenchonniste, puisque nous sommes les seuls à considérer qu'il y a un clivage droite-gauche", a-t-il affirmé.

Le RN de Marine Le Pen attendra pour sa part la semaine prochaine pour présenter les axes de sa campagne.

Avec AFP