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En novembre, l'inflation fait son son retour dans la zone euro

Après cinq mois de baisse consécutifs, les prix ont connu une hausse de 0,6 % au mois de novembre par rapport à la même période l'an dernier. Le phénomène s'explique par le cours du baril de brut, plus élevé ce mois-ci.

REUTERS - L'inflation a fait son retour dans la zone euro en novembre, par le biais d'une hausse du coût de la vie plus forte que prévu et alimentée par un brut renchéri en novembre, après cinq mois de suite de contraction des prix de détail.

Les prix de détail ont augmenté de 0,6% annuellement après une baisse de 0,1% en octobre, suivant l'estimation préliminaire publiée par Eurostat lundi. Les économistes interrogés par Reuters attendaient une hausse de 0,4%.

Cette estimation "flash" ne décompose pas la hausse des prix par postes. Les détails de la statistique, ainsi que sa variation mensuelle, seront disponibles le 16 décembre.

"Même si l'inflation a été plus élevée que prévu en novembre et doit encore augmenter dans les mois qui viennent, c'est surtout le fait d'effets de base défavorables, qui résultent de la forte baisse des prix pétroliers il y a un an. Il est fort peu probable que cela marque le début d'un accroissement significatif des pressions inflationnistes", commente Howard Archer, économiste d'IHS Global Insight.

Les économistes prévoyaient cette résurgence de l'inflation du fait de la hausse des prix pétroliers, le baril de brut n'ayant pas fait moins de 72 dollars ce mois-ci contre 60 dollars en moyenne en novembre 2008.

L'objectif de la Banque centrale européenne est d'avoir une inflation à peine inférieure à 2% sur le moyen terme, soit une période de 18 à 24 mois. Sa réunion aura lieu jeudi et les spécialistes prévoient le statu quo sur les taux.

"L'inflation de base va encore augmenter, à 1% environ le mois prochain, puis se stabilisera autour de ce niveau l'an prochain", dit Nick Kounis, économiste de Fortis.

En revanche, l'inflation considérée hors produits alimentaires et énergie, continuera sans doute de diminuer, font valoir les économistes.

"Compte tenu que cette inflation hors éléments volatils restera sans doute atone et même diminuera, en réaction à l'énorme quantité de capacités non utilisées dans l'économie, le taux de base baissera sans doute lui aussi à nouveau au printemps et pourrait en définitive se retrouver en deçà de zéro", explique Ben May, économiste de Capital Economica.

"En conséquence, même si la BCE annoncera peut-être jeudi le début du dénouement de ses mesures non conventionnelles, les taux d'intérêt resteront à leur bas niveau actuel dans un avenir prévisible", ajoute-t-il.