Autour de la capitale ukrainienne, où l'armée russe est passée, des unités de déminage s'affairent à la recherche de roquettes perdues. Pour l'heure, plus de 28 000 explosifs ont été retrouvés. Autour de Kiev, 30 % des champs pourraient contenir des mines, et plus de 10 % du territoire ukrainien représenterait aujourd'hui un danger pour les civils. Reportage.
Où l'armée russe est passée, des dizaines de milliers d'explosifs sont abandonnés. Autour de Kiev, plus de 28 000 explosifs ont été retrouvés par les démineurs, qui continuent leurs recherches dans les quartiers minés.
L'armée russe a massivement utilisé les mines et des milliers d'hectares sont potentiellement piégés. Les démineurs de l'équipe de Mykhailo Konopelniuk, suivis par France 24, travaillent sur un pont détruit par les Russes, où toutes les munitions n'ont pas explosé.
"C'est un obus de mortier de 82 mm", indique Mykhailo Konopelniuk, chef de l'unité de déminage. "Les Russes ont fait sauter le pont avec ces bombes. Certains explosifs, trop fragiles, ne peuvent pas être déplacés. Cette mine antichar doit être détruite par l'équipe", .explique-t-il, appelant à vérifier le branchement du câble. "Feu feu feu !"
"Les Russes n'ont pas fait de différence entre les infrastructures civiles et militaires. Ils veulent simplement faire des dégâts", ajoute-t-il.
"Nous prenons ces risques car nous sommes des patriotes"
Des bulldozers entrent en action pour dégager le pont et installer une structure provisoire. Le pilote de l'engin s'arrête : il a trouvé une nouvelle caisse d'obus. Impossible de savoir s'il s'agissait d'un piège ou de matériel abandonné, et ce n'est pas la première fois que le conducteur est confronté à une telle découverte.
"Nous prenons ces risques car nous sommes des patriotes", affime Serhiy Horbach, conducteur de tractopelle. "Je fais ce boulot pour que mon pays prospère".
Le risque pour les villageois des alentours sont évidents : ces fermiers ont dû fuir les combats au début du conflit, et affrontent désormais un nouveau danger. "On a retrouvé une mine à dix mètres dans cette direction, une autre à vingt mètres par là, et encore deux par ici", indique Volodymyr Oliynych, fermier.
Les paysans sont les populations les plus exposées. Autour de Kiev, 30 % des champs pourraient contenir des mines. Selon le gouvernement, plus de 10 % du territoire ukrainien représenterait un danger pour les civils à cause des explosifs russes.