À la une de la presse, ce lundi 2 mai, l'accélération des livraisons d’armes occidentales à l'Ukraine, une stratégie qui fait craindre une poursuite de l'escalade militaire avec la Russie. Les réactions à la décision de la junte au pouvoir en Guinée de porter la durée de la transition à 39 mois. Les tentatives d'union à gauche avant les législatives en France. Et la disparition de la chanteuse Régine, reine des nuits parisiennes.
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À la une de la presse, l’accélération des livraisons d’armes occidentales à l'Ukraine, où les forces russes tentent toujours de s’emparer du Donbass.
La presse internationale se fait largement écho, lundi 2 mai, de la promesse du président américain Joe Biden de livrer 20 milliards de dollars d’équipement militaire offensif à Kiev. Une stratégie défendue dans Le Parisien/Aujourd’hui en France par le chercheur Vincent Tourret, de la Fondation pour la recherche stratégique, qui explique que "la diplomatie (étant) indexée aux résultats sur le terrain, (les Occidentaux) sont obligés de soutenir militairement l'Ukraine, pour aboutir à des négociations, et retrouver un dialogue". L'Humanité se montre, en revanche, beaucoup plus sceptique. Selon le quotidien, "les États-Unis (écartent) tout danger de frappe nucléaire", "au détriment de la recherche de négociations de paix". Le journal cite le ministre américain de la Défense, qui dit s’être donné pour objectif de "voir la Russie affaiblie à un degré tel qu'elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l'invasion de l'Ukraine". Un objectif qui pourrait avoir pour conséquence la poursuite de la guerre pendant plusieurs mois, au moins, d’après L'Humanité.
Beaucoup de réactions également, du côté de la presse africaine, après l’annonce, samedi, du chef de la junte militaire en Guinée, qui dit vouloir établir la durée de la transition à 39 mois avant de rendre le pouvoir aux civils. "39 ! Pas 36 ou 42, non, 39 ! C’est d’une précision d'horloger", ironise L'Observateur Paalga. Le quotidien burkinabè se moque du "chronogramme" de la transition établi par Mamady Doumbouya, le chef de la junte qui a renversé Alpha Condé en septembre 2021. Trois ans et trois mois, un délai ni "raisonnable" ni "acceptable", pour le journal, qui compare ce délai aux 36 mois de transition exigés par Paul-Henri Sandaogo Damiba - le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, qui a au moins "l’excuse d’être à la tête d'un pays dont une bonne partie est sous l’emprise de terroristes -, ou encore aux 24 mois de transition demandés par Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir au Mali. "39 mois de transition en Guinée : en rire ou en pleurer ?" : le site burkinabè Wakat Sera exprime, lui, son inquiétude face au "printemps de coups d'État", "qui s’impose à une Afrique de l'Ouest où la démocratie prend du plomb dans l’aile", alors que ses populations "en sont encore à la recherche de solutions à la faim et aux maladies" et "vivent sur des terres dont la richesse des sous-sols ne profite qu'à d’autres".
La multiplication des coups d’État en Afrique de l’ouest menace également la liberté de la presse. la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Le Pays relève que la mission des journalistes de "porter la plume dans la plaie", leur "obstination à vouloir vérifier, recouper et analyser l’information avant de la rendre publique", "n’est souvent pas du goût des régimes kaki qui font preuve d’une grande frilosité à chaque fois qu'une critique objective contrarie leurs sombres desseins de manipulation du peuple". Le journal burkinabè, qui cite l’exemple du Mali voisin, où RFI et France 24 ont été définitivement suspendus par les autorités de transition, met également en garde le président Damiba : "Dans ce pays de Norbert Zongo, le journaliste burkinabè assassiné en 1998, on préfère mourir aux portes de la liberté que de pourrir dans les enfers de la servitude».
En France, les traditionnelles manifestations du 1er mai ont pris un tour très politique, une semaine après la victoire d'Emmanuel Macron à la présidentielle. "Les syndicats français préviennent Macron" : The Financial Times évoque des rassemblements "dominés par les préoccupations concernant le pouvoir d’achat, les prix de l’énergie, et la réforme des retraites" annoncée par Emmanuel Macron, confronté à son premier "grand défi" de ce second quinquennat, avec les législatives du mois prochain. Des élections que la gauche cherche à aborder dans l'unité. Le Monde annonce que le conseil fédéral d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) a voté largement, hier soir, le texte conclu avec La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, les écologistes et les Insoumis formant désormais la "Nouvelle Union populaire écologiste et sociale". Les deux formations espèrent désormais ouvrir la voie à d'autres unions, avec le Parti communiste et le Parti socialiste, dont le patron, Olivier Faure, a accepté de négocier avec Jean-Luc Mélenchon, provoquant la colère d’une partie de son propre camp, qui craint de se dissoudre dans la France insoumise. Est-ce "la fin du PS ?", s’interroge Le Parisien, qui voit les socialistes "en sursis". La perspective d’une union de la gauche dominée par Jean-Luc Mélenchon donne des sueurs froides à L'Opinion, qui prédit déjà "l'inexorable soumission" de la gauche au patron des Insoumis.
On se dit à demain avec un "au revoir". La reine des noctambules parisiens s’en est allée. Régina Zylberberg, dite Régine, est morte hier à l’âge de 92 ans. Une "éclipse de plumes", titre joliment Libération, en référence à la célèbre chanson "Mon truc en plumes". Les amateurs de boa sont orphelins. Bel hommage, également, du journal suisse Le Temps: "Emportée par la nuit", titre ultime pour celle que Françoise Sagan avait baptisée "la reine noire de nos nuits blanches".
A la une de @libe ce lundi :
???? Donbass, au cœur de l'étau russe
⚫ Régine, éclipse de plumes https://t.co/nj2k4mQp7h pic.twitter.com/FyAV8pxoTn
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