Les enquêteurs chargés de faire la lumière sur les circonstances du déraillement du train Moscou-Saint-Pétersbourg, qui a fait des dizaines de morts vendredi soir, ont affirmé avoir découvert les débris d'une bombe sur les lieux du drame.
AFP - Les enquêteurs russes ont confirmé samedi la thèse de l'attentat terroriste suite au déraillement dans la nuit du train de passagers Nevski Express reliant Moscou à Saint-Pétersbourg, qui a causé la mort d'au moins 26 personnes selon un bilan provisoire.
"Il est bien question d'un attentat", a déclaré le porte-parole des enquêteurs du parquet fédéral à l'agence Interfax, Vladimir Markine. Cette thèse était déjà privilégiée par les autorités russes.
"Le groupe d'enquêteurs du comité d'enquête du procureur de Russie a découvert et saisi les restes d'un engin explosif", a indiqué le comité d'enquête du parquet dans un communiqué.
"Selon les estimations des enquêteurs, les données préliminaires font état de l'explosion d'un engin artisanal d'une puissance équivalente à sept kilos de TNT", a déclaré, selon les agences russes, le chef du FSB Alexandre Bortnikov.
"Selon un bilan préliminaire, pas moins de 26 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées", a indiqué le communiqué du parquet, précisant qu'"une hausse du nombre de victimes ne pouvait pas être exclue".
Les précédents bilans, tous provisoires, oscillaient entre 25 et 39 morts, selon les sources.
Le PDG des chemins de fer russes, Vladimir Iakounine a remarqué que les circonstances du drame rappelaient un événement similaire trois ans plus tôt.
"Le schéma de l'explosion ressemble beaucoup à l'incident qui s'est produit il y a trois ans", a-t-il dit en une apparente allusion à l'attentat à la bombe qui avait fait dérailler le même Nevski Express en août 2007, faisant 60 blessés.
Une enquête criminelle pour terrorisme a été ouverte, selon le parquet.
Dans la matinée, la télévision publique avait diffusé en direct une vidéoconférence entre le président Dmitri Medvedev et les principaux responsables de la cellule de crise. Le président a pressé les forces de l'ordre de "faire en sorte d'éviter le chaos car la situation est dure pour les nerfs". "Il faut que la police aide les gens", a-t-il lancé.
La catastrophe s'est produite sur une des lignes les plus fréquentées de Russie, Moscou-Saint-Pétersbourg, à 284 kilomètres de l'ancienne capitale impériale, près du village d'Ouglovka, dans une zone de forêts et marécages.
Le déraillement de plusieurs wagons du Nevski Express, train haut de gamme souvent utilisé par les touristes étrangers, a eu lieu vendredi vers 21H30 locales (18h30 GMT) à la limite entre les régions de Novgorod et de Tver (nord-ouest de la Russie)
Au moins trois étrangers se trouvaient à bord du train, selon une source de la société de chemins de fer citée par l'agence Itar-Tass.
Deux hauts responsables, le directeur du fonds de réserves d'urgence Rosreserv Boris Evstratikov et l'ancien sénateur Sergueï Tarassov figurent parmi les morts, a précisé la gouverneur de Saint-Pétersbourg Valentina Matvienko à l'agence Interfax.
Selon une source au sein des forces de l'ordre russes, citée par Interfax, "un cratère d'un mètre de diamètre a été découvert près de la voie ferroviaire, et des témoins affirment avoir entendu une forte détonation avant l'accident".
Au moins cinq wagons ont été affectés à des degrés divers, les trois derniers étant les plus touchés, a constaté sur place un journaliste de l'AFP.
La police a investi la zone et empêchait son accès. Des enquêteurs, tout en confirmant l'existence du cratère, se sont refusés à donner plus de détails.
Le train comprenait 14 wagons et devait transporter près de 660 passagers, selon le ministère russe des Situations d'urgence cité par Itar-Tass.