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Dans la région de Marioupol, port stratégique assiégé par l'armée russe, des images satellites font craindre des massacres massifs de civils, encore plus importants qu'à Boutcha, où l'ONU a "documenté le meurtre de 50 civils". De son côté, l'UE a demandé vendredi au président russe, Vladimir Poutine, de garantir des corridors humanitaires à l'occasion de la Pâque orthodoxe. Retrouvez le cours des événements du 22 avril.

  • 21 h 16 : naufrage du croiseur 'Moskva' : la Russie donne un bilan d'un mort et 27 disparus

Un marin est mort, et 27 autres sont toujours portés disparus après le naufrage la semaine dernière du croiseur 'Moskva', a déclaré le ministère russe de la Défense, reconnaissant pour la première fois des pertes dans ce naufrage.

"Un militaire a été tué et 27 autres membres d'équipage sont portés disparus", a déclaré le ministère, cité par les agences de presse russes, affirmant que les 396 autres personnes se trouvant à bord avaient été évacuées.

  • 20 h 06 : l'Ukraine accuse Thales d'avoir vendu du matériel utilisé pour tuer des civils, le groupe dément

Un conseiller de la présidence ukrainienne a accusé vendredi le groupe français d'équipements de défense Thales d'avoir contourné les sanctions et vendu en 2015 à la Russie du matériel utilisé en Ukraine pour tuer des civils, une affirmation réfutée par Thales.

"Une famille tentait de s'échapper, elle a été tuée par des assassins russes. Tuée, comme c'est maintenant prouvé, avec des armes françaises vendues en contournement des sanctions en 2015", a affirmé sur Twitter Mikhaïlo Podolyak, conseiller du président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Ces accusations suivent celles du média en ligne Disclose mi-mars, selon qui la France a livré des équipements militaires, dont des caméras thermiques, à la Russie entre 2015 et 2020, soit après les sanctions européennes ayant suivi l'annexion de la Crimée par Moscou.

  • 18 h 47 : "préoccupée", la Moldavie convoque l'ambassadeur russe

La Moldavie a convoqué l'ambassadeur de Russie pour protester contre les déclarations d'un général russe affirmant que Moscou voulait prendre le contrôle du sud de l'Ukraine pour avoir un accès à une région séparatiste moldave.

La Moldavie a exprimé sa "profonde préoccupation" auprès de l'ambassadeur au sujet de ces déclarations du général russe Roustam Minnekaïev, a indiqué le ministère moldave des Affaires étrangères dans un communiqué, appelant à respecter sa "souveraineté territoriale" et sa "neutralité".

  • 18 h 25 : le secrétaire général de l'ONU reçu par Poutine à Moscou la semaine prochaine, selon le Kremlin

Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, se rendra la semaine prochaine en Russie où il sera reçu par Vladimir Poutine. Il s'agira de leur première rencontre depuis le début de l'offensive de Moscou en Ukraine, a annoncé vendredi le Kremlin.

"Le mardi 26 avril, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, arrivera à Moscou pour des discussions avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Il sera également reçu par le président, Vladimir Poutine", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.

Antonio Guterres a envoyé mardi des lettres au président Poutine et à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, pour leur demander d'être reçu à Moscou et à Kiev.

  • 16 h 41 : comment se déroulent les enquêtes internationales sur les exactions russes ?

La communauté internationale a lancé une série d'enquêtes visant à étudier le rôle des soldats russes dans les nombreuses exactions commises dans les villages occupés. Sylvain Rousseau était en Ukraine pour France 24, il souligne le caractère sans précédent de ces enquêtes. C'est en effet la première fois qu'un tel travail est mené alors que le conflit est toujours en cours.

Guerre en Ukraine : Marioupol résiste, l'UE demande l'ouverture de couloirs humanitaires
  • 16 h 21 : les négociations entre la Russie et l'Ukraine "patinent", selon Segueï Lavrov

Les négociations entre Moscou et Kiev visant à trouver une solution au conflit "patinent", a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, les discussions n'ayant donné lieu à aucune avancée apparente.

"Elles patinent, car une proposition que nous avons remise aux négociateurs ukrainiens il y a cinq jours, et qui a été formulée en prenant en compte leurs commentaires, reste sans réponse", a déclaré Sergueï Lavrov. Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a par ailleurs indiqué qu'une nouvelle session de discussions s'était déroulée vendredi.

  • 14 h 51 : Poutine accuse Kiev d'empêcher la reddition des combattants ukrainiens à Marioupol

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé que Kiev refusait la reddition des derniers soldats ukrainiens retranchés dans la zone industrielle d'Azovstal, dans le port assiégé de Marioupol.

"La vie de tous les militaires ukrainiens, combattants nationalistes et mercenaires étrangers est garantie s'ils déposent les armes […]. Mais le régime de Kiev n'autorise pas cette possibilité", a affirmé Vladimir Poutine, selon un communiqué du Kremlin résumant un échange téléphonique avec le président du Conseil européen, Charles Michel. 

  • 14 h 36 : plus de 5,1 millions ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe

Le nombre de réfugiés ukrainiens ayant fui l'invasion de leur territoire par l'armée russe fin février continue d'augmenter, mais à un rythme quotidien nettement moindre qu'au début de la guerre, selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

Selon le HCR, 5 133 747 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, soit 48 387 de plus que le chiffre publié jeudi.

  • 13 h 45 : l'UE demande à Vladimir Poutine des corridors humanitaires pour la Pâque orthodoxe

Le président du Conseil européen Charles Michel – représentant des États membres de l'UE – a demandé au président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique, de garantir des corridors humanitaires à Marioupol à l'occasion de la Pâque orthodoxe.

"Appel avec le président Poutine. Les corridors humanitaires à Marioupol et dans les autres villes assiégées doivent être immédiats, spécialement à l'occasion de (la) Pâque orthodoxe", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Guerre en Ukraine : Marioupol résiste, l'UE demande l'ouverture de couloirs humanitaires
  • 13 h 17 : la Russie est prête à une trêve "à tout moment" sur le site d'Azovstal de Marioupol

L'armée russe se dit prête à observer "à tout moment" une trêve "sur tout ou partie" du site industriel d'Azovstal, dernier bastion des forces ukrainiennes de Marioupol, pour permettre l'évacuation de civils et la reddition de combattants, indique le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Moscou ajoute que les civils qui sortiraient auront le choix de rejoindre ensuite des territoires sous contrôle ukrainien ou russe.

"Le point de départ de cette pause humanitaire sera la levée, par les formations armées ukrainiennes, de drapeaux blancs sur tout ou une partie d'Azovstal", insiste le ministère russe de la Défense.

"Le succès de l'offensive russe dans le sud dépend du sort de Marioupol", a estimé le gouverneur régional ukrainien, Pavlo Kyrylenko, dans un entretien réalisé en visioconférence, jugeant cette ville "stratégique" pour les Ukrainiens dans leur défense de la région, et pour les Russes dans leur volonté d'assurer un pont terrestre vers la Crimée annexée.

  • 13 h 09 : pour Boris Johnson, la guerre pourrait durer jusqu'à fin 2023

Interrogé lors d'une conférence de presse à New Delhi, en Inde, sur un tel calendrier évoqué par des sources occidentales, le Premier ministre britannique a répondu : "C'est une possibilité réaliste, oui, bien sûr. Poutine a une énorme armée, (...) il a fait une erreur catastrophique et la seule option qu'il a maintenant, c'est de continuer à essayer d'utiliser son approche épouvantable, basée sur l'artillerie, pour essayer d'écraser les Ukrainiens."

Par ailleurs, Boris Johnson a révélé envisager de livrer des chars T72 à la Pologne, en remplacement des chars d'assaut de conception soviétique. La Pologne pourrait ainsi livrer ces anciens chars à l'Ukraine, qui s'en servirait face à l'envahisseur russe.

  • 11 h 48 : la police britannique a reçu une cinquantaine de signalements de crimes de guerre

La police britannique indique avoir reçu une cinquantaine de signalements de possibles crimes de guerre en Ukraine, dans le cadre d'un appel à témoins lancé pour alimenter l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI).

"La majorité de ces signalements, reçus de la part de gens à travers tout le Royaume-Uni, concernent des incidents survenus en Ukraine" dans le cadre du conflit ayant commencé en février, "et spécifiquement ce qui semble être des attaques contre la population civile", précise la Metropolitan Police de Londres dans un communiqué.

Dominic Murphy, chef des opérations du commandement antiterroriste de la police, dit s'attendre à ce que le nombre de signalements aille croissant "dans les prochaines semaines, alors que de plus en plus de personnes ayant fui l'Ukraine arrivent au Royaume-Uni".

???? | We continue to appeal for anyone in the UK with direct evidence of possible war crimes in #Ukraine to get in touch with our War Crimes Team.

DCS Dominic Murphy: "We are here and we can help."

Find out how to get in touch ⬇️ https://t.co/sh6XK8XB93

— Metropolitan Police (@metpoliceuk) April 22, 2022
  • 11 h 20 : l'ONU a documenté les meurtres à Boutcha, accuse l'armée russe de possibles crimes de guerre

Des enquêteurs des droits humains de l'ONU ont "documenté le meurtre, y compris certains par exécution sommaire", de 50 civils dans la ville de Boutcha, en banlieue de Kiev. C'est ce qu'a affirmé Ravina Shamdasani, une porte-parole du Haut-Commissariat des droits de l'Homme à Genève, lors d'un briefing régulier de l'ONU. Les Nations unies accusent, par ailleurs, l'armée russe d'actions "pouvant relever des crimes de guerre" en Ukraine depuis le début de l'invasion le 24 février, y compris des bombardements indiscriminés tuant des civils et détruisant écoles et hôpitaux. 

  • 10 h 38 : l'armée russe vise le "contrôle total du Donbass et du sud de l'Ukraine"

La Russie vise le contrôle total du sud de l'Ukraine et de la région du Donbass, pour disposer d'un pont terrestre vers la Crimée annexée par Moscou, indique un général et haut responsable de l'armée russe.

"Depuis le début de la deuxième phase de l'opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine. Cela permettra d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l'économie ukrainienne", déclare le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du Centre de la Russie, cité par les agences de presse russes.

  • 8 h 52 : les autorités ukrainiennes redoutent près de 9 000 morts dans de possibles fosses communes à Marioupol

Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, évoque depuis Kiev les images satellites montrant ce qui semble être 200 fosses communes à Manhush, bourg à quelques kilomètres de Marioupol. Il n'y a encore aucune certitude, mais elles tendent à confirmer les dires du maire Vadym Boïtchenko, qui parle de massacres de civils. Selon les autorités ukrainiennes, ces fosses pourraient contenir jusqu'à 9 000 corps.

  • 8 h 32 : de quoi se compose les 800 millions de dollars d'aide militaire des États-Unis à l'Ukraine ?

Joe Biden a promis une aide militaire à l'Ukraine de 800 millions de dollars. Depuis le début de l'offensive de l'armée russe, les États-Unis ont versé près de quatre milliards de dollars à Kiev. Dans ce nouvel apport, l'Ukraine va recevoir des obusiers, des munitions, des drones kamikazes...

  • 8 h 26 : aucun couloir d'évacuation de civils vendredi, annonce Kiev

Aucun couloir d'évacuation de civils ne pourra être organisé ce vendredi en Ukraine, a déclaré une responsable du gouvernement ukrainien, jugeant la situation "dangereuse" sur les routes. "En raison du danger menaçant nos itinéraires, il n'y aura pas de couloirs humanitaires aujourd'hui", a expliqué la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur la messagerie Telegram.

  • 7 h 54 : des images satellites font craindre des massacres de civils à Marioupol

Alors que Vladimir Poutine a déclaré la ville de Marioupol sous contrôle russe, des images satellites de la société américaine Maxar font redouter des massacres encore plus importants qu'à Boutcha. Sur ces photos, on voit apparaître ce qui semble être des fosses communes à Manhush, bourg proche de Marioupol. "Les occupants auraient enterré entre 3 000 et 9 000 résidents", a affirmé sur Telegram le maire de Marioupol, Vadym Boychenko. Selon lui, les bombardements russes ont coûté la vie d'au moins 20 000 personnes depuis le début du siège.

  • 7 h 30 : Biden garantit "l'unité occidentale" derrière l'Ukraine

Le président américain Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour l'Ukraine. Dans des messages postés sur Twitter, il a confirmé le soutien des États-Unis et de l'Occident à Kiev : "Alors que la Russie continue de se livrer à des brutalités contre l'Ukraine, (Vladimir) Poutine mise sur notre désintérêt. Il parie que l'unité occidentale se fissurera. Une fois de plus, nous allons lui prouver qu'il a tort."

As Russia continues to grind out brutalities against Ukraine, Putin is banking on us losing interest. He is betting that Western unity will crack.

Once again, we will prove him wrong.

— President Biden (@POTUS) April 21, 2022
  • 3 h 23 : l'Allemagne versera 37 millions d'euros pour la reconstruction de l'Ukraine

L'Allemagne va verser 37 millions d'euros supplémentaires à l'Ukraine pour aider à sa reconstruction après la guerre, rapporte le journal allemand Augsburger Allgemeine, citant des sources du ministère allemand du Développement.

Environ 22,5 millions d'euros seront consacrés à la reconstruction du réseau électrique ukrainien et 14,4 millions d'euros seront destinés à la reconstruction d'appartements attaqués par les forces russes et à l'achat d'équipements médicaux, selon le journal.

"Mon ministère a réaffecté des fonds à cet effet via un programme d'urgence", a déclaré la ministre du Développement, Svenja Schulze.

  • 3 h : l'Ukraine accuse la Russie de préparer un faux référendum à Kherson et Zaporijjia

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et Zaporojie qu'elle occupe dans le sud du pays.

Dans un message vidéo jeudi soir, Volodymyr Zelensky a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, comme leurs numéros de passeport, que leur réclameraient les forces russes.

"Ce n'est pas juste pour mener un recensement. (...) Ce n'est pas pour vous donner de l'aide humanitaire d'aucune sorte. C'est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l'ordre d'organiser cette comédie arrive de Moscou", a averti le président ukrainien.

  • 1 h 11 : les vies des habitants piégés à Marioupol sont entre les mains de Poutine, dit le maire

"Il est important de comprendre que les vies des personnes qui se trouvent encore là-bas sont entre les mains d'une seule personne, Vladimir Poutine. Il aura également sur les mains le sang de toutes les personnes qui mourront à partir de maintenant", a déclaré le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko, lors d'une interview, jeudi, à Reuters.

Le président russe a déclaré que la ville portuaire des rives de la mer d'Azov avait été "libérée", bien que plusieurs centaines de combattants ukrainiens restent retranchés dans l'aciérie d'Azovstal. "Ce n'est pas une libération qui a été planifiée, c'est une destruction", a déclaré Vadim Boïtchenko, estimant que 90 % de Marioupol avait été endommagé ou détruit depuis le début de l'invasion russe.

  • 0 h 18 : des corps exhumés au centre d'enquêtes sur des "atrocités"

Les sépultures de fortune découvertes à proximité d'un hôpital de la ville dévastée de Borodianka, près de Kiev, ont livré leurs secrets aux experts enquêtant sur les accusations de crimes de guerre portées contre les troupes russes. Les autorités ont déclaré que neuf cadavres de civils, dont beaucoup ont été abattus, avaient été exhumés de ces tombes.

Les enquêteurs ont rassemblé plus de 1 000 corps de civils dans des rues, des cours ou des sépultures improvisées dans les environs de la capitale ukrainienne, dont certains avaient les mains et les pieds liés ou des blessures par balle dans la nuque, ont expliqué des responsables.

Cette enquête s'inscrit dans le cadre de la documentation de ce que Oleksandre Pavliouk, chef de l'administration militaire régionale de Kiev, a qualifié d'"atrocités" commises à la suite de l'invasion des troupes russes, qui ont par le suite été contraintes de se retirer de la région.

Avec AFP et Reuters

Guerre en Ukraine : Marioupol résiste, l'UE demande l'ouverture de couloirs humanitaires