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L'armée israélienne a mené aux premières heures de jeudi des frappes aériennes dans le centre de la bande de Gaza, après qu'une roquette, lancée depuis le territoire palestinien, s'est abattue en Israël, ont déclaré desreprésentants du Hamas et des sources militaires israéliennes. À Jérusalem, des incidents ont eu lieu dans la matinée sur  l'esplanade des Mosquées.

Des groupes armés palestiniens ont lancé, jeudi 21 avril, une salve de roquettes depuis la bande de Gaza vers Israël qui a mené une série de frappes dans ce territoire sous contrôle des islamistes du Hamas, faisant ainsi craindre une nouvelle escalade militaire sur fond de tensions liées aux lieux saints à Jérusalem.

Jeudi matin, la police israélienne a affirmé dans un communiqué, que "des dizaines d'émeutiers avaient jeté des pierres et des bouteilles incendiaires à partir de la mosquée Al-Aqsa" contre les policiers. "Un groupuscule violent empêche les fidèles musulmans de pénétrer dans la mosquée et cause des dégâts au lieu", ajoute le communiqué.

Mercredi soir, une roquette, la seconde cette semaine, a été tirée depuis la bande de Gaza pour s'abattre dans un champ de la localité israélienne de Sdérot (sud) sans faire de blessés. Dans la foulée, l'armée israélienne a mené une série de frappes dans le centre de ce micro-territoire de 2,3 millions d'habitants, selon des témoins et des sources sécuritaires.

"Les jets de combat de l'armée israélienne ont ciblé des positions militaires et l'entrée d'un tunnel menant à un complexe souterrain où sont entreposés des produits chimiques utilisés pour propulser les roquettes", a indiqué l'armée israélienne.

"Détermination" et "résistance"

"Ces frappes sur la bande de Gaza vont accroître la détermination de notre peuple et de la résistance (...) afin de défendre nos lieux saints à Jérusalem et ce, peu importe les sacrifices", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem.

Or peu après ces frappes de représailles, quatre autres roquettes ont été tirées vers Israël, où elles ont été interceptées par le bouclier antimissile "Dôme de fer", a indiqué l'armée alors que les sirènes d'alarme retentissaient en plein milieu de la nuit dans des localités israéliennes voisines de la bande de Gaza.

Ces échanges de tirs, les seconds cette semaine, interviennent après des heurts ce weekend entre manifestants palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam et premier site sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.

"Provocation"

La présence de juifs - qui peuvent visiter l'esplanade à des conditions et des heures précises mais ne peuvent y prier en vertu d'un accord tacite - et de policiers sur place pendant le ramadan, a été perçue par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de provocation.

La police israélienne a empêché, mercredi soir, des centaines de manifestants nationalistes juifs de s'approcher du quartier musulman de la Vieille Ville de Jérusalem afin d'éviter des accrochages pouvant mener à une escalade entre Israël et des mouvements palestiniens.

Des organisations nationalistes avaient appelé à une grande marche dans la Vieille Ville de Jérusalem, où est située l'esplanade des Mosquées, une manifestation considérée comme un geste de "provocation" de la part du gouvernement.

Plus d'un millier de manifestants arborant des drapeaux israéliens se sont rassemblés en début de soirée sur la place Tsahal, près de la mairie, en face de la Vieille Ville. Et des centaines de manifestants ont tenté de s'approcher de la porte de Damas, entrée principale du quartier musulman de la ville.

Mais la police a bloqué ces manifestants, incluant de nombreux partisans du député d'extrême droite Itamar Ben Gvir, qui avait été interdit d'accès à ces lieux plus tôt en journée par le Premier ministre, Naftali Bennett.

L'ONU "profondément préoccupé"

"Je ne permettrai pas que la provocation politique de Ben Gvir mette en danger les soldats et les policiers israéliens, et complique encore davantage leur mission", a dit le Premier ministre." "Je le dis clairement (...), je ne vais pas plier", a rétorqué à l'AFP Itamar Ben Gvir. "En vertu de quelle loi ne suis-je pas autorisé à entrer par la porte de Damas ?"

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est "profondément préoccupé par la détérioration de la situation à Jérusalem", a indiqué, mercredi, son porte-parole à New York. "Il est en contact avec toutes les parties afin de réduire les tensions, d'empêcher les actions et la rhétorique incendiaires".

Avec AFP