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Post-mortem, Pablo Escobar pourrait être inculpé de crimes contre l'humanité

La justice colombienne envisage de rouvrir certaines affaires dans lesquelles le cartel de Medellin et son ex-patron, Pablo Escobar, sont impliqués, en retenant la qualification de crimes contre l'humanité. Objectif : éviter leur prescription.

AFP - Le parquet colombien envisage de rouvrir plusieurs dossiers de crimes attribués au narcotrafiquant Pablo Escobar - jusqu'à 15.000 morts - en principe prescrits, en retenant la qualification de crime contre l'humanité, imprescriptible, a-t-il annoncé jeudi.

Le vice-procureur Fernando Pareja a annoncé lors d'une conférence de presse que cette hypothèse pourrait être rendue possible par l'acte d'accusation d'une magistrate chargée de l'attentat visant un avion de ligne de la compagnie Avianca en 1989, dans lequel 107 personnes avaient été tuées.

La décision de celle-ci, qui a retenu le crime contre l'humanité, permettrait d'éviter que ce dossier ne soit prescrit vendredi, 20 ans après. Le trafiquant cherchait à l'époque à éliminer le candidat à la présidence Cesar Gaviria, qui finalement n'avait pas embarqué et fut élu chef de l'Etat (1990-1994).

Selon Fernando Pareja, "dans les affaires où il y a eu prescription, interruption de la procédure voire même des acquittements, des actions de révision seraient possibles pour que l'autorité compétente rouvre les enquêtes".

Ainsi, l'attentat à l'explosif mené contre le bâtiment abritant le siège des services de renseignement (Département administratif de sécurité, DAS) à Bogota, également en 1989, dans lequel 104 personnes avaient été tuées et plus de 500 blessées ou encore les assassinats de plusieurs candidats à la présidence pourraient à nouveau faire l'objet d'une procédure.

Des enlèvements, des attentats à la voiture piégée à Bogota ou encore à Medellin (nord-ouest) qui ont fait des centaines de victimes pourraient aussi être concernés.

Au cours de ces actions, "des civils ont été tués, résultat d'une stratégie systématique mise en oeuvre par un groupe terroriste, le cartel de Medellin et les auteurs de ces assassinats ont été conscients des circonstances", a encore expliqué le procureur.

Le plus connu des barons de la drogue, tué par un commando d'élite de la police colombienne en décembre 1993, est accusé d'avoir commandité la mort de milliers de personnes, grâce notamment à un réseau de tueurs à gage à sa solde, qui mirent la Colombie à feu et à sang à partir du milieu des années 80.

Tags: Drogues, Colombie,