À la Une de la presse, mardi : la poursuite de la guerre en Ukraine, où l’armée russe semble s’enliser, tandis que les belligérants semblent s’orienter vers des concessions mutuelles ; l’intense activité diplomatique de la Turquie et du président Macron ; un sommet présenté comme "historique" entre Israël et quatre pays arabes ; et l’incident de la gifle administrée par l’acteur Will Smith aux Oscars, vue par les dessinateurs de presse.
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À la Une de la presse, la poursuite de la guerre en Ukraine, où l’armée russe ne semble plus progresser.
La Russie est-elle en train s’enliser ? Une "guerre d’usure" est-elle en train de s’installer ? D’après La Croix, il apparaît désormais que "Moscou a sous-estimé les capacités de combat ukrainiennes et la résistance de la population", et que "sans solution diplomatique, le conflit pourrait durer encore des mois". Sur le front diplomatique, précisément, The Financial Times affirme que la Russie, dont les émissaires rencontrent leurs homologues ukrainiens aujourd’hui en Turquie, ne demande plus la "dénazification" de l’Ukraine et qu’elle serait prête à laisser Kiev rejoindre l’UE, à condition que l’Ukraine reste "non-alignée militairement".
Le Figaro note que Moscou semble désormais "se focaliser sur les provinces séparatistes du Donbass" et que Kiev semble "renoncer à intégrer l’Otan". Le journal affirme, néanmoins, que "les armes vont continuer à primer" et se demande même si "les négociations interviennent trop tôt pour avoir une chance d’aboutir". En Suisse, Le Temps fait état de la méfiance de Kiev, confrontée à la menace d’un possible "non-respect futur de ses promesses par la Russie". Le journal évoque un précédent toujours vif dans la mémoire des Ukrainiens : l’accord signé avec Moscou en 1994, qui n’a pas empêché Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine. Selon cet accord, appelé mémorandum de Budapest, l’Ukraine renonçait aux armes nucléaires présentes sur son territoire et héritées de l’Union soviétique, en échange du respect de ses frontières par Moscou. C’est dans ce contexte que The Wall Street Journal affirme que l’oligarque russe Roman Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d’un possible "empoisonnement" après une réunion à Kiev, au début du mois de mars. Selon les sources du quotidien américain, cette tentative pourrait être le fait de partisans d’une ligne dure à Moscou qui chercheraient, selon elles, à saboter les négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
Les pourparlers russo-ukrainiens qui débutent, mardi, ont lieu à Istanbul – une façon pour la Turquie de se placer au centre du jeu diplomatique. D’après le journal émirati The National, Ankara serait même devenu "le point d’appui privilégié de l’Occident", en raison de ses "liens étroits avec les belligérants". Le quotidien relève aussi que la Turquie, membre de l’Otan, n’a toutefois pas adhéré aux sanctions occidentales contre la Russie et qu’elle a même déroulé "le tapis rouge" aux oligarques russes – "une tentative de rester dans les bonnes grâces de Vladimir Poutine", selon The National. Le patron du Kremlin, avec lequel Emmanuel Macron a discuté à 17 reprises par téléphone au cours de quatre derniers mois, a calculé The New York Times, qui évoque "l’interminable diplomatie russe" du président français. "Personne ne peut accuser le président Macron d'avoir ménagé ses efforts pour éviter, désamorcer ou arrêter la guerre en Ukraine", écrit le journal, qui dresse un bilan mitigé de cette intense activité diplomatique : "Si la diplomatie se mesure à la persévérance, M. Macron est un diplomate suprême. Si elle se mesure à ses concrétisations, le verdict est moins favorable". Le quotidien américain ironise, enfin, sur le fait que le président français consacre "tant d'heures (au conflit en Ukraine) qu'il a peu de temps pour la petite affaire de l’élection présidentielle qui a lieu dans moins de deux semaines".
Un mot, également, du sommet qui a réuni lundi le secrétaire d'État américain et ses homologues d'Israël et de quatre pays arabes, dans le désert du Néguev, au sud de l’État hébreu. Les poignées de mains entre les chefs de la diplomatie des États-Unis, d'Israël, d'Égypte, du Maroc, des Émirats arabes unis et de Bahreïn font la Une du Jerusalem Post, qui salue leur unité affichée face à l’Iran et rapporte qu’un participant à ce sommet s’est réjoui de voir se former un "mini-Otan moyen-oriental", rassemblant des pays confrontés aux mêmes défis sécuritaires. Haaretz, autre quotidien israélien, est nettement plus sceptique. "Ce fantasme enfantin, qu'une normalisation ouverte avec le monde arabe ferait s'évaporer les Palestiniens, a été abordé par le secrétaire d’État américain, qui a rappelé ce que la plupart des Israéliens préféreraient oublier : les accords d'Abraham ne sont pas 'un substitut au progrès entre les Palestiniens et Israéliens'", prévient le journal.
Enfin, on a évoqué lundi le scandale de la gifle administrée par l’acteur Will Smith à son camarade Chris Rock, lors de la cérémonie des Oscars. La photo de l’incident fait la Une, mardi matin, de nombreux quotidiens dans le monde, mais on a préféré retenir pour vous les dessins de presse qui s’en inspirent. Dans celui de Blower pour The Daily Telegraph, le panneau Hollywood, après le passage du gifleur Will Smith, se retrouve totalement saccagé. Will Smith a par ailleurs été récompensé, dimanche soir, de l’Oscar du meilleur acteur – ou plutôt de l’Oscar de "la normalisation de la violence", selon Matt Golding, dont le dessin est publié par The Age. Brian Adcock, pour The Independent, recommande plutôt à l’acteur américain de suivre une thérapie de gestion de la colère – thérapie également conseillée à Vladimir Poutine et Kim Jong-un. Ben Jennings, pour The Guardian, montre quant à lui une présentatrice télé lançant son correspondant de guerre "en direct depuis les Oscars". L’occasion pour moi de saluer le travail remarquable de nos collègues, correspondants et envoyés spéciaux de France 24 sur les vrais conflits, notamment en Ukraine.
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