Le président américain a annoncé qu'il se rendra le 9 décembre à la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique. Un sommet durant lequel les États-Unis entendent présenter des objectifs chiffrés de leurs émissions polluantes.
AFP - Les Etats-Unis ont fait mercredi deux gestes significatifs pour aider la prochaine conférence internationale contre le réchauffement climatique en annonçant la participation de leur président et en présentant des objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions polluantes.
Barack Obama a décidé qu'il était bon qu'il se rende le 9 décembre à la grande conférence de l'ONU à Copenhague parce que sa présence "donnera de l'élan aux négociations et, selon nous, augmentera les chances de succès", a dit son conseiller pour le climat, Mike Froman.
M. Obama, qui devait de toute façon se rendre dans le nord de l'Europe le 10 décembre pour recevoir son prix Nobel de la paix à Oslo, ne se déplacera pas les mains vides. Il mettra sur la table un objectif à court terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis, un des deux plus gros pollueurs de la planète avec la Chine: les Américains diminueraient leurs émissions de 17% d'ici à 2020 par rapport à 2005.
Ces décisions semblent de nature à donner une impulsion à la conférence qui est censée aboutir à un traité prenant la relève du protocole de Kyoto contre le réchauffement climatique, mais qui est confrontée aux intérêts difficilement conciliables des principaux protagonistes, des grands pays industriels aux pays en développement, en passant par les puissances émergentes comme la Chine et l'Inde.
La conclusion d'un nouveau traité à Copenhague paraît hors d'atteinte. Mais, selon l'administration Obama, Copenhague, du 7 au 18 décembre, doit servir de marche-pied et susciter dès à présent des mesures concrètes et immédiates.
Les premières réactions aux nouvelles venues des Etats-Unis, vers lesquels tous les regards étaient braqués, ont ainsi été favorables, même si l'objectif de 17% risque de paraître insuffisant à beaucoup.
"On est loin des 25 à 40% en 2020" de réduction préconisés par les scientifiques, a dit le ministre français de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, mais "c'est une première réponse extrêmement encourageante".
M. Obama "signale ainsi clairement son sérieux et celui des Etats-Unis face au problème, et le fait qu'il est disposé à mettre sur la table un objectif potentiel aidera la conférence de Copenhague à obtenir des actes ambitieux de la part de tous les pays", a dit Jake Schmidt, pour l'organisation Natural Resources Defense Council.
M. Obama a promis de rompre avec son prédécesseur George W. Bush et de faire de la lutte contre le réchauffement une de ses grandes priorités. Ne pas se rendre à Copenhague et ne pas énoncer d'objectif à court terme l'aurait placé en porte-à-faux avec ses engagements et avec les pays qui ont énoncé leurs propres objectifs.
Mais M. Obama fait face aux Etats-Unis aux fortes résistances motivées par la peur des effets qu'auraient sur une économie mal en point des engagements climatiques encore plus contraignants.
Un sondage pour le Washington Post indique que le pourcentage des Américains qui croient à la réalité du changement climatique est tombé en un an de 80 à 72%.
La situation économique complique aussi l'adoption par le Congrès d'une loi limitant les émissions de gaz à effet de serre. Et les objectifs de réduction des émissions actuellement en débat au Congrès paaissent maigres à beaucoup.
Une collaboratrice de M. Obama sur le climat, Carol Browner, a ainsi insisté sur le fait qu'il s'agissait de parvenir à une réduction "de l'ordre" de 17% et qu'au bout du compte, le chiffre devra être réajusté en fonction de la loi qui passera au Congrès.
L'objectif à long terme de M. Obama est de réduire les émissions de 83% d'ici à 2050. La feuille de route de son administration pour y parvenir est: 17% d'ici à 2020, 30% d'ici à 2025 et 42% d'ici à 2030.