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Les deux principaux suspects du meurtre de l'ex-rugbyman argentin Aramburu ont été arrêtés

Les deux militants de l'ultradroite soupçonnés d'être impliqués dans l'assassinat, samedi, à Paris de l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu ont été interpellés : Loïk Le Priol en Hongrie, dans la nuit de mardi à mercredi, et Romain Bouvier mercredi à Sablé-sur-Sarthe.

L'enquête avance sur le meurtre de l'ancien rugbyman et ex-international argentin Federico Martin Aramburu. Le principal suspect a été interpellé dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 mars en Hongrie, a appris l'AFP de sources proches du dossier, confirmées par le parquet de Paris.

Loïk Le Priol, ancien militaire et membre du mouvement d'ultradroite GUD âgé de 27 ans, est soupçonné d'avoir tiré sur l'ancien joueur qui est décédé sur place, samedi au petit matin. Il a été interpellé en Hongrie à la frontière de l'Ukraine, a précisé à l'AFP une autre source proche du dossier.

L'autre homme, Romain Bouvier, 31 ans, également actif à l'ultradroite et qui aurait aussi tiré sur l'ex-rugbyman, a été interpellé dans la matinée à Sablé-sur-Sarthe par la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Nantes, a appris l'AFP d'une autre source proche du dossier. L'interpellation a été confirmée de source judiciaire à l'AFP.

THREAD. Le récit de la soirée où Federico Martín Aramburú a été supposément tué par Loïk Le Priol, militant d’extrême-droite. pic.twitter.com/6lH8RvBof5

— Gauthier Baudin (@GauthierBaudin) March 22, 2022

Détention provisoire

Mardi, une jeune femme de 24 ans, soupçonnée d'avoir conduit la voiture, une jeep appartenant à Le Priol, a été mise en examen pour "complicité d'assassinat" et placée en détention provisoire.

Les deux hommes auraient tiré sur l'ancien international argentin, tué par balles après une altercation dans un bar de Saint-Germain-des-Près, Le Mabillon.

Les faits se sont déroulés vers 6 h boulevard Saint-Germain dans le 6e arrondissement de Paris, après un "différend" entre deux groupes de personnes au bar Le Mabillon, ont expliqué à l'AFP des sources policières.

Les groupes ont été séparés par des videurs, a ajouté l'une de ces sources, mais les suspects "sont revenus peu après avec un véhicule et ont tiré des coups de feu". "Plusieurs impacts" de balles ont été relevés sur place, a ajouté une source proche de l'enquête et le sportif est mort sur place des suites de ses blessures. L'enquête est conduite par la brigade criminelle

Loïk Le Priol, connu pour sa radicalité et sa violence, et Romain Bouvier, un ancien étudiant de l'université parisienne Assas, doivent comparaître devant un tribunal en juin pour "violences aggravées" contre un membre du GUD, qu'ils sont soupçonnés d'avoir tabassé et humilié avec trois autres membres de ce mouvement d'ultradroite.

Formé à l'Ecole des mousses de la Marine nationale à Brest, Loïk Le Priol avait suivi une formation de commando marine, l'élite opérationnelle de la Marine nationale, avant d'être affecté au commando de Montfort avec lequel il avait participé à plusieurs opérations extérieures au Mali et à Djibouti entre 2013 et 2015. Rapatrié en France en juillet 2015 pour raisons médicales - un état de stress post-traumatique -, il avait été ensuite radié de l'armée en raison de son comportement violent.

"Cauchemar absolu"

Federico Martin Aramburu, né en 1980, ancien centre ou ailier de Biarritz (2004-2006), Perpignan (2006-2008) et Dax (2008-2010), comptait 22 sélections avec l'Argentine.

L'ancien trois-quart centre ou ailier avait notamment été titulaire lors du match pour la troisième de place de la Coupe du monde 2007, remportée par les Argentins face aux Bleus (34-17), rencontre au cours de laquelle il avait inscrit un essai.

Depuis sa retraite sportive, il vivait à Biarritz et travaillait pour une entreprise de tourisme.

Le milieu du rugby lui a rendu de nombreux hommages. Par la voix de leur avocat Me Yann Le Bras, ses proches ont appelé à laisser la police travailler sereinement.

"Pour la famille et ses nombreux amis, ce 19 mars a tourné au cauchemar absolu. Ce crime odieux et son décès laissent chacun d'eux et au-delà tout le monde du rugby abasourdi dans une douleur indicible", avait-il écrit dans un message envoyé à l'AFP dimanche.

Avec AFP