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À la Une de la presse, la visite, à partir du mercredi 16 mars, du ministre de l’Intérieur en Corse, après deux semaines de tension autour de l’agression en prison du militant indépendantiste Yvan Colonna.

Avant ce déplacement, Gérald Darmanin a accordé un entretien à Corse Matin, où il assure que le gouvernement est "prêt à aller jusqu’à l’autonomie" de l’île. "La question est de savoir ce qu’est cette autonomie", "il faut qu’on en discute", annonce le ministre, qui se dit prêt à "faire la vérité sur ce qui est arrivé" à Yvan Colonna, victime d’une violente agression alors qu’il purgeait une peine de prison à perpétuité pour sa participation à l’assassinat du préfet Erignac, en 1998.

Présentée comme une "opération de la dernière chance", la visite du ministre de l’Intérieur laisse assez sceptique le Huffington Post, qui juge que "les choses n’ont guère avancé" depuis l’élection d’Emmanuel Macron, les revendications des nationalistes n’ayant pas évolué depuis, qu’il s’agisse de l’obtention d’un "statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice»" pour la Corse ou de la "co-officialité de la langue corse". D’après André Fazi, politologue à l’université de Corte, "l’agression d’Yvan Colonna (aurait été) une étincelle sur un baril de kérosène rempli depuis (cinq) ans".

Les violentes manifestations en Corse sont observées de près par la presse étrangère. Courrier International a recensé quelques-unes de ses analyses. Au Royaume-Uni, le Daily Express estime que "le chaos s’est installé en France", tandis que le journal catalan La Vanguardia évoque, lui, "un malaise corse (qui ne se serait) jamais résorbé et (qui demeurerait) un problème grave pour la France", où le gouvernement fait face à une situation "périlleuse", à moins d’un mois de la présidentielle. Un gouvernement "aux abois", d’après le journal belge Le Soir, qui s’inquiète d’un risque de violences "de haute intensité" si Yvan Colonna venait à mourir. Enfin, le site Observ’Algérie relève que les candidats à la présidentielle, dans leur grande majorité, restent "muets" sur la Corse, "évacuée du débat", les candidats se concentrant "sur la question de l’immigration, l’Algérie, le prix des carburants", et bien sûr, la guerre en Ukraine.

Le conflit est toujours à la Une de la presse internationale, qui revient notamment sur la visite, mardi, des chefs de gouvernement polonais, tchèque et slovène à Kiev, pour exprimer le soutien de l’Union européenne au peuple ukrainien. Les quotidiens polonais et tchèques expriment leur fierté de cette initiative – à l’image du tabloïd polonais Fakt, qui évoque un "voyage courageux", qui a débuté mardi à l’aube, lorsque les trois chefs de gouvernement ont pris le train pour Kiev, et qui n’a été révélé que lorsqu'ils ont traversé la frontière entre la Pologne et l’Ukraine.

Dnes souligne qu’il s'agit là du premier voyage à Kiev de dirigeants étrangers depuis le début de l'invasion russe. Une visite saluée par le Premier ministre ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a évoqué "un signe de soutien fort en cette période difficile". D’après le quotidien tchèque, les trois Premiers ministres ont appelé, quant à eux, à l'adhésion de l'Ukraine à l'UE.

Au-delà des symboles, la réalité de la guerre, ce sont trois millions de réfugiés qui ont déjà quitté l’Ukraine. Pour le journal suisse Le Temps, cette crise doit aussi "interroger en profondeur" les pays occidentaux "sur l’accueil des autres réfugiés qui fuient des guerres plus éloignées (et qui), eux aussi, méritent une véritable protection" – d’où le dessin de Chapatte à la Une, qui montre des Européens accueillant à bras ouverts les réfugiés ukrainiens, mais sont beaucoup plus réticents envers les autres, venus d’Afrique ou du Proche-Orient.

En Syrie, des milliers de personnes se sont rassemblées mardi, à Idleb notamment pour commémorer le onzième anniversaire du début du conflit qui a ravagé leur pays. D’après The Guardian, certains de ces manifestants ont dit espérer que l'invasion de l’Ukraine, soutenue ouvertement par leur président Bachar al-Assad, suscite un nouvel intérêt pour leur propre cause. "Ce qui se passe en Ukraine aujourd'hui est similaire à la situation ici. L'ennemi est le même et le but est le même", a déclaré l’un d’entre eux.

La guerre en Ukraine, qui risque d’aggraver la famine dont souffrent les victimes d’une autre guerre – oubliée, celle-là : la famine des Yéménites, sur le sort desquels Il Fatto Quotidiano tente d’alerter, mercredi matin, l’opinion occidentale. "Dans ce pays qui a toujours été parmi les plus pauvres du monde et qui est aujourd'hui parmi les plus dévastés de la planète à cause du conflit par procuration auquel se livrent l'Arabie saoudite et l'Iran, la mort prend non seulement la forme des armes, mais aussi de la famine et de la maladie", écrit le journal italien, qui rappelle que la guerre au Yémen a fait plus de 370 000 morts en sept ans.

On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à bientôt, je vous propose de jeter un cil à L’Observateur Paalga. Le journal burkinabé salue le travail de son compatriote, l’architecte Francis Kéré, premier Africain à être récompensé par le prix Pritzker, considéré comme le Prix Nobel d’architecture. Une récompense attribuée pour son "engagement en faveur de la justice sociale", notamment par l’utilisation de matériaux locaux pour s’adapter et répondre au climat naturel. Une récompense que Francis Kéré a accueillie par ces mots : "Tout le monde mérite la qualité, tout le monde mérite le luxe et tout le monde mérite le confort. Nous sommes liés les uns aux autres. Et les préoccupations en matière de climat, de démocratie et de pénurie, nous concernent tous".

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